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En Turquie, la gay pride a tourné court

Plusieurs centaines de personnes ont défilé brièvement ce 30 juin à Istanbul en dépit de l’interdiction des autorités. La police a arrêté plusieurs manifestants.

Le gouverneur d’Istanbul avait interdit le matin même la «marche des fiertés» à Istanbul, comme chaque année depuis 2015, motivé par l'illégalité des appels à manifester. Ce 30 juin, ils étaient pourtant plusieurs centaines arborant le drapeaux arc-en-ciel avenue de Bagdad à Istanbul.

«Vos milliers de policiers, vos hélicoptères et vos interdictions ne nous arrêteront pas. Toutes les rues de cette ville sont à nous », clamaient les organisateurs de la marche dans un communiqué.

Les militants ont toutefois dû se disperser subitement pour échapper aux forces de l'ordre. Plusieurs ont été arrêtés, a indiqué l’AFP.

La radio allemande DW rapporte une communauté LGBT turque qui se dit «menacée et effrayée» en raison d’une «pression croissante».

Barrages de police

La grande place Taksim était bouclée par les forces de l’ordre tôt dans la matinée. Ces dernières filtraient les accès à la grande avenue piétonne Istiklal. Plusieurs stations de métro des alentours ont également fermé.

Erdogan dénonce le «fléau mondial de l'effacement du genre»

L'homosexualité n'est pas pénalement réprimée en Turquie, mais le président Recep Tayyip Erdogan a explicitement qualifié le mouvement LGBT de «pervers» et de menace pour la famille traditionnelle.

Au début du mois, le dirigeant turc a dénoncé le «fléau mondial de l'effacement du genre» et proposé, «à la demande des familles», d'ajouter à l'école des cours sur «la politesse et l'étiquette, les bonnes manières et la famille dans la structure sociale turque».

Surnommé le cauchemar des militants LGBT par le quotidien conservateur Yeni Akit, le gouverneur d'Istanbul, Davut Gül, a promis de ne jamais laisser «des manifestations perverses se dérouler dans cette ville.»