Un projet de loi interdisant «la propagande des relations homosexuelles et de l'inceste» dans les établissements d'enseignement et les émissions de télévision a été adopté ce 27 juin en première lecture par la majorité des députés du Parlement géorgien.
L’opposition, elle, a boycotté le vote. Avant que ce texte ne devienne loi, deux autres lectures, prévues d'ici la fin de l'année, seront nécessaires.
Ce texte «concerne la diffusion de scènes intimes à la télévision et pendant les projections de films dans les salles de cinéma, ce qui est une pratique courante», avait précisé le président du Parlement, Shalva Papuashvili, début juin. Celui-ci avait présenté le projet de loi au lendemain de l’entrée en vigueur d’une loi sur les agents de l’étranger.
Cette loi entend obliger les médias et les ONG recevant plus de 20% de leur financement de l’étranger à s’enregistrer comme étant sous influence étrangère. L’adoption par Tbilissi de ce texte avait provoqué l’ire de Bruxelles, le jugeant contraire aux aspirations d’adhésion au bloc européen de la Géorgie et analogue à la loi russe, ce dont se défendaient ses rédacteurs.
Une loi, cette fois, vraiment d'inspiration russe ?
Ce projet de loi a déjà fait au début du mois de juin, l’objet de critiques acerbes dans les médias occidentaux. Ainsi, le journal canadien de langue française Le Devoir voyait dans l’usage des «valeurs traditionnelles» une «formule qui n’est pas sans rappeler celles du président russe», quand Politico parlait de «répression à la russe».
Moscou a en effet renforcé sa législation sur la «propagande LGBT» depuis la loi de 2013 interdisant la «propagande» de «relations sexuelles non traditionnelles» auprès des mineurs. Une loi qui a été élargie en 2022 auprès de tous les publics, dans les médias, sur internet, dans les livres et les films. Enfin, en novembre 2023, la Cour suprême russe a qualifié le «mouvement public international LGBT» de groupe extrémiste.