«La création d'un système d'infrastructures de défense le long de la frontière extérieure de l'UE avec la Russie et la Biélorussie répondra au besoin urgent de protéger l'UE des menaces militaires et hybrides», affirment quatre dirigeants polonais, estonien, letton et lituanien dans une lettre adressée à l’Union européenne le 26 juin et consultée par Reuters. «L'ampleur et le coût de ce projet commun nécessitent une action de l’UE ciblée pour son soutien politique et financier», ajoute le message.
Cette demande devrait être discutée ce 27 juin à Bruxelles. Les dirigeants polonais et baltes font valoir que cette initiative permettra de défendre le bloc des 27 et ses 450 millions d’habitants.
La lettre précise que la planification et la construction des fortifications devraient de surcroît se faire en coordination avec l'OTAN.
Selon des diplomates européens cités par Reuters, le coût de cette construction de plusieurs centaines de kilomètres s’élèverait à 2,5 milliards de dollars.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé à la mi-mai un vaste projet visant à renforcer la frontière orientale du pays : le programme «Bouclier oriental». Sa mise en œuvre est prévue entre 2024 et 2028 pour un montant de 10 milliards de zlotys (près de 2,5 milliards d’euros).
Donald Tusk a annoncé plus tard que les pays baltes rejoindraient le programme. Il comprend la préparation de la défense des territoires frontaliers, la création d'un système de détection, d'alerte et de suivi à travers la formation d'un réseau de bunkers et d'infrastructures pour lutter contre les drones.
«Vous êtes devenu complètement fou, n'est-ce pas ?»
Moscou de son côté dénonce la paranoïa occidentale à l’encontre de la Russie. Le 5 juin dernier, le président russe a qualifié d'«absurde» la supposée volonté russe d'attaquer l'OTAN, lors d'une rencontre avec des représentants des plus importantes agences de presse internationales. «Vous êtes devenu complètement fou, n'est-ce pas ? Stupide, comme cette table ?», a-t-il lancé.