L'Union européenne n'a pas condamné l'attaque contre des civils à Sébastopol effectuée à l'aide de missiles américains ATACMS. Le représentant officiel du service de politique étrangère de l'UE, Peter Stano, en réponse à une demande de l'agence TASS, a déclaré que l'Union européenne considérait les informations des autorités russes sur la frappe ukrainienne en Crimée comme «indignes de confiance».
Le 23 juin à 12h15, heure de Moscou, les troupes ukrainiennes ont attaqué Sébastopol avec cinq missiles opérationnels-tactiques américains ATACMS équipés d'ogives à fragmentation. La défense antiaérienne russe en a intercepté quatre, mais l'ogive à fragmentation d’un cinquième missile a explosé dans les airs selon RIA Novosti.
Quatre civils sont décédés, dont deux enfants. Selon les dernières données gouvernementales, 151 civils ont été blessés de gravité variable, 82 personnes ont été hospitalisées, dont 27 enfants.
Selon Peter Stano, les déclarations des autorités russes sur les actions de l’Ukraine et leurs conséquences «ont, pour Bruxelles, une fiabilité proche de zéro et ne peuvent être dignes de confiance».
Le quartier général de l'OTAN n'a pas encore répondu à une demande similaire de TASS, a indiqué l'agence.
Les États-Unis regrettent les pertes civiles dans tout conflit, a quant à lui déclaré le Département d'État américain, commentant les frappes des forces armées ukrainiennes en Crimée.
Poutine envisage des mesures symétriques
Pour sa part, le ministère russe des Affaires étrangères a rapporé dans un communiqué ce 24 juin avoir signifié à la diplomate Lynne Tracy que «les États-Unis, qui mènent une guerre hybride contre la Russie, sont devenus parties au conflit» en Ukraine et que «des mesures de rétorsion allaient suivre». Une décision au lendemain de l'attaque de Sébastopol par cinq missiles opérationnels-tactiques américains ATACMS équipés d'ogives à fragmentation.
Le porte-parole du Kremlin a également réagi en qualifiant le bombardement de «barbare» et ajouté : «Nous voyons très bien qui est derrière cela. La semaine dernière, le président a parlé de ceux qui dirigent ces missiles, d'une technologie absolument complexe, et qui assurent ces lancements. Ce ne sont pas des Ukrainiens».
«Ceux qui fournissent ces armements déclarent qu’ils ne combattent pas, mais je le dis, nous nous réservons le droit de frapper d’autres points dans le monde», a en effet averti Vladimir Poutine le 20 juin dernier, lors d'une conférence de presse au Vietnam. «Ils livrent des armes à l’Ukraine et déclarent ensuite qu’ils ne contrôlent rien et qu’ils ne savent pas comment elles sont utilisées. On peut dire la même chose : on peut livrer des armes ailleurs et après dire qu'on ne contrôle rien. Qu'ils réfléchissent à ce sujet» a poursuivi le président russe.