Le Premier ministre israélien n'a pas mâché ses mots. Dans une allocution en anglais, adressée à l'administration Biden, Benjamin Netanyahou a déclaré qu'il appréciait le soutien constant des États-Unis mais qu'il jugeait «inconcevable» que des armes ou des munitions aient été retenues au cours des derniers mois.
En effet, dans une vidéo publiée sur son compte X (ex-Twitter) le 18 juin, le chef du gouvernement israélien est revenu sur la visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Israël.
«Lorsque le secrétaire Blinken était récemment ici en Israël, nous avons eu une conversation franche. J’ai dit que j’appréciais profondément le soutien que les États-Unis ont apporté à Israël depuis le début de la guerre», a-t-il déclaré, avant de préciser : «Mais j'ai aussi dit autre chose, j'ai dit qu'il était inconcevable qu'au cours des derniers mois, l'administration ait refusé des armes et des munitions à Israël.»
Benjamin Netanyahou a également affirmé qu'Israël était «l'allié le plus proche des États-Unis». «Il mène actuellement un combat pour sa survie contre le Hamas, l'Iran et nos autres ennemis communs», a-t-il ajouté. Il a conclu sa courte vidéo en faisant référence au second conflit mondial. «Pendant la Seconde Guerre mondiale, Churchill a dit aux États-Unis : "Donnez-nous les outils, nous ferons le travail"», a-t-il rappelé. Avant de marteler : «Et je dis, donnez-nous les outils et nous terminerons le travail beaucoup plus rapidement.»
La livraison de bombes JDAM suspendue en mai
Concernant la suspension de la livraison d'armes américaines à l'État hébreu, le Premier ministre israélien évoque l'épisode du mois de mai dernier lorsque l'administration Biden a en effet bloqué la livraison de 3 500 bombes, 1 800 de 2 000 livres et 1 700 de 500 livres, de peur qu'elles soient utilisées pour l'opération de Rafah.
Les propos de Benjamin Netanyahou ont quelque peu gêné Washington. «Nous ne savons vraiment pas de quoi il parle», a ainsi déclaré à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
Washington fournit toujours des armes à Israël
Toujours est-il que les États-Unis continuent de soutenir leur allié au Proche-Orient. Selon des informations du Washington Post publiées le 17 juin, deux élus démocrates, initialement récalcitrants, ont finalement donné leur feu vert, face aux pressions de l'administration Biden, à une importante vente d'armes à Israël qui comprend 50 avions de combat F-15 d'une valeur de plus de 18 milliards de dollars. L'enveloppe comprend également des missiles et des systèmes de guidage pour missiles.
Si la transaction est approuvée par le département d'État, elle constituera l'une des plus importantes aides à Israël depuis le début de la guerre. Depuis le début du conflit, les États-Unis ont soutenu militairement et logistiquement l'armée israélienne. Outre les 3 milliards de dons annuels, le président américain avait demandé au moins 14,3 milliards de dollars d’aide supplémentaire pour l'État hébreu.