A l’occasion de l’Aïd al-Adha, le chef du bureau politique du Hamas Ismaël Haniyeh a prononcé un discours le 16 juin, revenant sur les négociations pour obtenir un cessez-le-feu mais également sur la situation militaire sur le terrain.
«Notre réponse à la proposition de cessez-le-feu est conforme aux fondements énoncés dans le discours de Biden et dans la résolution du Conseil de sécurité», a défendu Haniyeh, tout en dénonçant les «tentatives de contournement et de tromperie» d'Israël, «dans le but d'obtenir des prisonniers et de reprendre la guerre d'extermination», a insisté le leader du Hamas.
Des propos qui interviennent alors que les pourparlers sont au point mort. Les deux belligérants se renvoient la balle de la responsabilité accusant l'autre de ne pas vouloir respecter les clauses de l'accord.
«Tout le monde a dit oui, sauf le Hamas», avait déclaré Antony Blinken lors d'une conférence de presse le 11 juin à Tel-Aviv. Une manière de mettre la pression sur le mouvement islamiste gazaoui et de lui faire porter la responsabilité en cas d'échec des négociations. Des médias israéliens et le média Axios, citant des responsables israéliens, affirmaient que le mouvement islamiste avaient rejeté l'accord.
Le Hamas se dit déterminé à trouver un accord
Ce qui avait poussé un dirigeant du Hamas, Izzat al-Rishq, à publier un bref communiqué ce 12 juin pour affirmer que la réponse était à la fois «responsable, sérieuse et positive» et qu'elle «ouvrait la voie à un accord». «Les allégations de médias israéliens quant à la réponse du Hamas témoignent de tentatives visant à soustraire Israël aux obligations de l'accord», a-t-il écrit en arabe, suggérant par là que ces indications de presse permettaient à Israël de poursuivre ses frappes.
Ismaël Haniyeh a de fait insisté que le Hamas est «sérieux quant à la conclusion d’un accord qui aboutisse à un cessez-le-feu permanent, à un retrait complet de Gaza, à la reconstruction et à un accord d’échange». Pour lui, la solution à la guerre «sera obtenue par des négociations qui mèneront à un accord global, même si l'ennemi se dérobe».
De son côté, l'armée israélienne a annoncé le 16 juin une «pause tactique» dans un secteur de Rafah, tout en spécifiant que cela ne correspondait en aucun cas à l'arrêt des combats dans la zone. Une décision militaire qui a suscité les critiques de Benjamin Netanyahou ce 17 juin.
Haniyeh salue l'union des fronts contre Israël
Au sujet des combats qui ont lieu dans la bande de Gaza depuis plus de huit mois, Ismaël Haniyeh a déclaré :«Nous sommes au milieu d'une épopée historique, dans laquelle nous défendons notre terre, notre identité, notre sainteté et nos valeurs sacrées», à une époque où «notre peuple vit sous un siège étouffant avec les souffrances les plus extrêmes, de déplacement en déplacement et de bombardement en bombardement». Il a souligné que l'État hébreu «ne verra rien de notre peuple si ce n'est la fermeté, la résistance et plus d'enracinement et d'appartenance».
Le chef du bureau politique a par ailleurs tenu à saluer la résistance des autres mouvements dans la région qui mènent des opérations contre l'État hébreu, à savoir les Houthis au Yémen, la résistance islamique irakienne et le Hezbollah dans le nord d'Israël. «Vous confirmez que notre ennemi est un et que notre nation est une», a-t-il martelé.
Le jour même de ce discours, l'armée israélienne avait annoncé la mort de 11 soldats au cours des dernières 48 heures, dont 8 rien qu'à Rafah. Les hostilités dans l'enclave gazaouie ont fait plus de 37 000 morts côté palestinien, 1 170 personnes ayant également été tuées le 7 octobre dernier dans l'attaque du Hamas en Israël, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des chiffres de la sécurité sociale israélienne.