Russie

Arrestation d’une Russe au Danemark pour espionnage : Moscou fustige l’absence de preuves

Le ministre russe des Affaires étrangères a exigé ce 12 juin la « libération immédiate » d'une ressortissante russe arrêtée au Danemark pour espionnage. Selon Maria Zakharova, Copenhague n'a présenté «aucune preuve» de ses allégations.

«L'ambassade de Russie au Danemark a exigé des autorités danoises la libération immédiate de [notre] compatriote et est prête à lui fournir l'assistance consulaire nécessaire», a fait savoir la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova ce 12 juin, dénonçant un exemple «de persécutions» et de pression «sans précédent».

«Les autorités danoises n'ont présenté aucune preuve de ses activités illégales», a-t-elle également assuré.

Le 11 juin, les services de renseignement danois avaient annoncé l'arrestation d'une citoyenne russe, soupçonnée d'espionnage. Cette arrestation intervenait dans la foulée d’une publication du média danois DR, le 2 juin. Selon celui-ci, la suspecte aurait reçu pendant plusieurs années de l’argent d’une fondation russe, Pravfond, dont le dirigeant serait lui-même un agent des services extérieurs russes (SVR) qui financerait des «projets de désinformation».

La fondation a vocation à soutenir les ressortissants russes à l'étranger

La ressortissante russe occuperait, toujours selon DR, une «position clé au sein de la communauté russe au Danemark». Elle dirige entre autres une association russophone dans une ville de l’île de Zélande.

Or, selon Maria Zakharova, cette fondation est destinée à soutenir et protéger les droits des ressortissants russes vivant à l’étranger. 

«Le Danemark, qui prétend être un État de droit, sous prétexte d'activités d'espionnage visant à discréditer les organisations de [ressortissants russes] et à forcer leurs dirigeants à abandonner leur soutien à la Russie, s'est en fait engagé dans un "nettoyage" de sa propre population», a estimé la porte-parole russe.

«Aujourd'hui, tout citoyen russe vivant et exerçant légalement des activités sur le territoire du royaume peut se trouver attaqué par les services spéciaux», a-t-elle encore ajouté, accusant Copenhague et l’Occident dans son ensemble de «persécution» à l’égard de «représentants d’entreprises honnêtes» et de ceux qui s’expriment «en faveur d’une normalisation du dialogue avec la Russie».

Moscou dénonce régulièrement la russophobie circulant dans les médias occidentaux, coïncidant cette fois avec les élections européennes. Au début du mois de juin, la diplomatie russe avait fustigé «une hystérie» en France menaçant ses ressortissants, à la suite de la découverte de plusieurs faux cercueils de soldats français au pied de la tour Eiffel avec la mention «soldats français morts en Ukraine»