«Nous répondrons à l'escalade par l'escalade», a lancé ce 31 mai sur X (ex-Twitter) Mohammed Al-Bukhaiti, membre du bureau politique d'Ansar-Allah, au lendemain de frappes américano-britanniques meurtrières. «L'agression américano-britannique ne nous dissuadera pas de poursuivre nos opérations militaires en faveur de la Palestine», a également déclaré le responsable houthi.
Dans la nuit du 30 au 31 mai, les forces armées britanniques et américaines présentes dans le détroit de Bab el-Mandeb ont mené plusieurs raids sur des positions des rebelles houthis au Yémen. Des bombardements qui ont fait plusieurs morts et de nombreux blessés.
«Le bureau de la santé de Hodeidah a rapporté que 16 civils avaient été tués et 35 blessés à la suite des raids américains et britanniques sur le gouvernorat dans la nuit [du 30 au 31 mai]», a annoncé le site de la chaîne yéménite Al-Massira.
Selon cette source, ces frappes menées par Londres et Washington ont notamment ciblé «un certain nombre de bâtiments civils dans le port d'Al-Salif». Toujours selon Al-Massira, au-delà du littoral de la mer Rouge, ces frappes se seraient concentrées sur le gouvernorat de Hodeidah ainsi que sur la capitale Sanaa.
Des frappes de «légitime défense», se défend Washington
«Les forces de l’US Centcom aux côtés des forces armées britanniques ont mené des frappes contre 13 cibles houthies dans les zones contrôlées par les terroristes houthis au Yémen, soutenues par l’Iran, en état de légitime défense», a précisé dans la soirée du 30 mai le Commandement central américain (Centcom) sur sa plateforme X.
Le Centcom a ajouté que «ces drones et ces sites représentaient une menace pour les forces américaines et de la coalition ainsi que pour les navires marchands dans la région». Le communiqué ajoute que «huit véhicules aériens sans équipage (UAV)» ont été abattus au Yémen et au-dessus de la mer Rouge.
En solidarité avec Gaza, les Houthis mènent depuis fin octobre des opérations en mer Rouge afin de perturber le trafic maritime à destination de l'État hébreu. Les rebelles yéménites ont ciblé à plusieurs reprises des navires commerciaux empruntant le détroit de Bab el-Mandeb. De ce fait, les principales compagnies de transport ont dû contourner cette zone pour éviter les attaques de drones et de missiles.
Le 3 mai, le porte-parole du mouvement armé yéménite Yahya Saree avait annoncé le début «de la quatrième phase d'escalade» face à l'État hébreu. Prononçant son discours devant une foule rassemblée à Sanaa en soutien à la Palestine, il avait précisé que cette nouvelle étape comprenait «le ciblage de tous les navires» se dirigeant «vers les ports de la Palestine occupée à partir de la mer Méditerranée», et ce, dès lors qu'ils se trouveraient dans une «zone atteignable» par les frappes houthies.
Pour empêcher les Houthis de poursuivre leurs attaques sur les navires commerciaux, depuis le 12 janvier dernier, les États-Unis et le Royaume-Uni, aidés par l'Australie, Bahreïn, le Canada, le Danemark, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, procèdent à des frappes sur les installations militaires des rebelles yéménites. L'Union européenne a elle également lancé sa propre mission, «Aspides», avec le concours de l'Allemagne, de la Belgique, de la France, de la Grèce ainsi que de l'Italie. Une opération qui se veut strictement défensive.