«Vous fournissez beaucoup d’efforts à la création d’une vaste coalition antiterroriste. La Russie est prête à une telle coopération», a déclaré Vladimir Poutine à son homologue français, en inaugurant leur rencontre au Kremlin qui se tient à huis clos. «Nous pensons que cette coalition est absolument nécessaire», a-t-il ajouté.
De son côté, François Hollande a également souligné la nécessité de coopérer dans le cadre d’une «large coalition» «pour que l'ensemble des pays agissent contre le terrorisme et contre Daesh». «Nous devons être à l’initiative», a-t-il dit à Vladimir Poutine.
Tout en se tutoyant, les présidents ont ensuite exprimé leurs condoléances et solidarité l’un à l’autre suite aux attentats terroristes meurtriers qui ont frappé leur pays respectif.
Lors de leur rencontre jeudi soir à Moscou, «les dirigeants français et russe vont discuter des questions de la menace terroriste, en particulier la coordination des efforts dans la lutte contre l’Etat islamique, ainsi qu’une série de questions internationales d’actualité», a annoncé en prévision de la visite de François Hollande le service de presse du Kremlin.
Ce déplacement a été convenu par les deux présidents le 17 novembre, suite aux attentats de Paris, afin de «renforcer les échanges entre les ministères de la Défense et les services spéciaux des deux pays lors des opérations contre les structures terroristes», d’après le communiqué de Kremlin publié après une conversation téléphonique entre les deux présidents.
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Le même jour, Vladimir Poutine a ordonné aux militaires russes qui participent à la campagne aérienne de Moscou en Syrie d’établir «un contact direct» avec leurs collègues français «et de les traiter comme des alliés».
Il n’y a pas de front uni, mais une compétition de coalitions
Le géopoliticien Cyrille Bret, co-auteur du blog Eurasia Prospective, interrogé par RT, a indiqué que créer un front uni contre Daesh était impossible parce que de différentes coalitions poursuivent de différents intérêts.
«C’est une compétition de coalitions qu’on constate aujourd’hui en Syrie. C’est ce que révèlent les tensions entre Ankara et Moscou», a-t-il expliqué ajoutant cependant que selon lui, seuls la Russie et la France peuvent définir un mode d’action commun.