Russie

Pourparlers de paix en Ukraine : aucun «ultimatum» adressé à la Russie ne fonctionnera, affirme Poutine

Sanctions occidentales, collaboration russo-chinoise, pourparlers sur l’Ukraine ou encore la trêve olympique proposée par Emmanuel Macron. Tels sont les thèmes abordés par le président russe ce 17 mai lors d'une conférence de presse tenue à Harbin, dans le nord-est de la Chine.

Ce 17 mai, lors d’une conférence de presse à Harbin, ville du nord-est de la Chine marquée par l’influence russe, Vladimir Poutine a appelé au renforcement du monde multipolaire. «Bien sûr, nous devons renforcer le monde multipolaire émergeant», a-t-il notamment déclaré aux journalistes, interrogé sur l’existence d’une vision commune à Moscou et Pékin sur l’avenir du système de sécurité international.

Le président russe a estimé qu’il était important que «ceux qui tentent de maintenir leur monopole» décisionnel fassent tout pour que ce processus «soit pacifique et sans conflit». «Il doit tenir compte de l’ensemble des opinions» de la communauté internationale, «être prêt à faire des compromis lors de prise de décisions complexes», a poursuivi le président russe réassurant que le partenariat russo-chinois n’est «dirigé contre personne».

Les sanctions américaines sont une «énorme erreur» de Washington, estime Poutine

Concernant les sanctions de Washington, visant à perturber les transactions entre les deux pays limitrophes, Vladimir Poutine a estimé qu’il s’agissait d’une «grande bêtise» et d’une «énorme erreur» de la part des «élites politiques américaines». Selon le président russe, ces mesures unilatérales des États-Unis «sapent la confiance dans le dollar et réduisent progressivement le statut du dollar comme monnaie de règlement et de réserve mondiale».

Fin avril, au moment de la visite à Pékin du chef de la diplomatie américaine, le Wall Street Journal avait révélé que les États-Unis préparaient une série de sanctions à l’encontre de banques chinoises. Des menaces, sur fond d’accusations de Washington à l’encontre de Pékin de soutenir Moscou dans son effort de guerre en Ukraine.

Selon le président russe, les sanctions occidentales sont « simplement des éléments de concurrence déloyale » et non une conséquence des événements en Ukraine ou du renforcement des relations russo-chinoises.

La Russie demeure ouverte au dialogue sur l'Ukraine

Quant au conflit en Ukraine, le président russe a rappelé à plusieurs reprises que Moscou était prêt à engager des négociations, à condition que celles-ci tiennent compte de la réalité du terrain. Vladimir Poutine a par ailleurs fait part de son scepticisme quant à la conférence de paix prévue en juin en Suisse.

«Le sens de cet événement est clair : rassembler autant de pays que possible, puis déclarer que tout est convenu, puis présenter cela à la Russie comme une question déjà résolue, comme un ultimatum» a poursuivi le président russe «Il n'y aura pas une telle évolution des événements», a-t-il assuré.

Interrogé sur la trêve olympique, évoquée mi-mars par son homologue français Emmanuel Macron, le président russe a souligné que si les principes de l’olympisme, y compris la trêve, sont «tout à fait corrects», les responsables sportifs «violent eux-mêmes » les principes de la Charte olympique.

«Cela correspond-il aux règles fondamentales de la justice ? Pas du tout. Ils violent eux-mêmes ces principes en exigeant que nous les respections», a déclaré Vladimir Poutine, estimant «absolument inadmissible» la «politisation du sport» par des «fonctionnaires sportifs».