Les forces russes et américaines resteront sur la même base au Niger jusqu'à ce que les États-Unis retirent leur contingent de ce pays africain, a déclaré à RIA Novosti le Pentagone dans un article publié ce 3 mai.
«Les forces russes sont arrivées à la base aérienne 101 il y a plusieurs semaines [...] Les Russes sont hébergés dans un complexe séparé et n'ont pas accès à l'armée, aux installations et aux équipements américains», a déclaré à l'agence russe un responsable américain de la Défense.
Le Pentagone a ajouté qu'il surveillait la situation et prenait toutes les mesures nécessaires et raisonnables pour assurer la sécurité des forces, des installations et des équipements américains. Située près de l'aéroport international de la capitale du Niger, Niamey, la base aérienne 101 est une structure de l'armée de l'air du Niger.
Fin avril, le département d'État américain avait annoncé l'intention de Washington d'entamer des discussions avec les autorités nigériennes sur le retrait des troupes de ce pays, Niamey ayant dénoncé mi-mars l’accord militaire le liant aux États-Unis. Un coup dur pour ces derniers, le Niger étant un partenaire militaire clé de Washington dans le Sahel.
Un échec patent pour la politique africaine des États-Unis
Le 26 avril, le Pentagone annonçait qu'une partie du contingent américain au Tchad, pays limitrophe du Niger, allait se retirer. Parallèlement, le 12 avril, comme l'a rapporté un correspondant de RIA Novosti, des instructeurs militaires russes sont arrivés au Niger pour former les forces locales à la lutte contre le terrorisme.
Le 1er mai, un responsable militaire américain a déclaré à RIA Novosti que les États-Unis, dans le cadre du retrait des troupes de ce pays, avaient redéployé environ 60 militaires en Allemagne, où ils continueront à servir. Au total, selon les données disponibles, le nombre de troupes américaines au Niger est d'environ 1 100 personnes.
Lors de l’annonce de la rupture «avec effet immédiat» de l'accord militaire avec les États-Unis, le 16 mars, le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du gouvernement nigérien, avait dénoncé «avec force l’attitude condescendante», assortie de la menace de «représailles», de la part de la responsable de la délégation américaine, ainsi que sa «volonté […] de dénier» à Niamey «le droit de choisir ses partenaires et les types de partenariat». En l'occurrence, la Chine et la Russie.