Selon un communiqué lu ce 26 mars à la radio publique nigérienne, le général Abdourahamane Tiani s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine afin de discuter du «renforcement» de la coopération sécuritaire bilatérale, à l’heure où les attaques djihadistes minent le Sahel. «Les deux chefs d’État» ont «échangé sur la nécessité de renforcer la coopération sécuritaire» entre la Russie et le Niger «pour faire face aux menaces actuelles», a précisé le communiqué.
Le général Tiani, qui dirige le Niger depuis le renversement du président civil Mohamed Bazoum en juillet dernier, y a exprimé ses «remerciements pour le soutien» de la Russie apporté au Niger et à la «lutte» de ce pays sahélien pour la «souveraineté nationale», d'après la même source.
Un communiqué du Kremlin rapporte que les deux parties ont exprimé leur «disposition à activer un dialogue politique et à développer une coopération mutuellement avantageuse dans divers domaines». «Un échange de points de vue sur la situation dans la région du Sahara et du Sahel a également été mené, en mettant l'accent sur une coordination des actions pour assurer la sécurité et la lutte contre le terrorisme», a indiqué Moscou.
L'entretien s'est déroulé, coté nigérien, en présence du Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, du ministre de la Défense, le général Salifou Mody et celui de l'Intérieur, le général Mohamed Toumba, selon le communiqué nigérien. Mi-mars, le Niger avait dénoncé avec «effet immédiat» l'accord de coopération militaire avec les États-Unis, remettant en question la présence d'un peu plus de 1 000 soldats américains au Niger.
Le Niger, comme le Burkina Faso et le Mali voisins, est confronté à des violences djihadistes récurrentes et meurtrières depuis des années, perpétrées par des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Dans ces trois pays, des militaires ont pris le pouvoir successivement depuis 2020.
Une région minée par les groupes djihadistes
En froid avec Paris, ces trois anciennes colonies françaises se sont rapprochées économiquement et militairement de nouveaux partenaires, dont la Russie, avant de se regrouper au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES) avec pour objectif de créer une fédération.
Mi-janvier, la Russie avait déjà annoncé avoir convenu d’«intensifier» sa coopération militaire avec le Niger. Une délégation russe s'était rendue à Niamey en décembre pour discuter avec les militaires. Des accords sur le renforcement de la coopération militaire avaient alors été signés.
Le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont annoncé fin janvier qu'ils quittaient la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Les trois pays ont fondé une force conjointe contre les groupes djihadistes.