Après deux ans passés à soutenir militairement l’Ukraine et à sanctionner la Russie, les Européens ont opté pour persister dans cette voie.
«La priorité est très clairement celle du soutien militaire à l'Ukraine», a déclaré le 18 avril Emmanuel Macron, à l'issue d'un Conseil européen de deux jours. «En particulier fourniture de munitions, production conjointe de matériel militaire, cyberdéfense, déminage, sécurisation des frontières», a détaillé le président français. Celui-ci a également déclaré que les 27 s'étaient montrés «unanimes» afin d’«intensifier» les sanctions européennes à l’égard de la Russie.
Des mesures de restriction dont les Russes soulignent régulièrement l’effet contreproductif. Pour le chef de la diplomatie russe, les Occidentaux ne comprennent pas le résultat des sanctions qu’ils décrètent. «Les sanctions sont généralement introduites afin de modifier le comportement d'un objet. Lors de l'introduction de ces sanctions, en les calibrant, si vous voulez vraiment obtenir des résultats, vous devez comprendre comment cet objet va réagir» a déclaré ce 19 avril le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une interview accordée à aux stations de radio Komsomolskaïa Pravda, Sputnik et Govorit Moskva.
Un nouveau régime de sanctions contre les «acteurs de déstabilisation».
Lors de son allocution, invoquant des actions de «déstabilisation» en Europe, «notamment en matière de manipulation de l'information et d'ingérence dans le contexte électoral», le président français a annoncé la création d’un «nouveau régime européen de sanctions» contre les «acteurs de déstabilisation».
Début avril, lors d'une conférence de presse avec son homologue américain Antony Blinken, le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné avait annoncé que Paris proposerait la création d'un «régime de sanctions» dédié à ceux qui «soutiennent les entreprises de désinformation et de déstabilisation» russes.
À l'approche des élections européennes, les autorités françaises se sont adonnées au cours des derniers mois à de nouvelles charges contre la Russie. Une carte que joue également le président français, multipliant les annonces chocs – tout en déclarant refuser «toute logique d'escalade» –, à l'instar de son refus d'écarter tout déploiement en Ukraine de troupes occidentales à l'issue d'une conférence internationale sur le soutien à ce pays. Conférence qu'il a d'ailleurs rappelé lors de son intervention du 18 avril.
Des déclarations qui alimentent les tensions, vives depuis plusieurs mois, entre la France et la Russie. Moscou dénonce, depuis la mi-janvier et l’annonce de la livraison de 40 missiles supplémentaires à Kiev par Emmanuel Macron, l’implication croissante de Paris en Ukraine.