Un accord de dix ans a en effet été conclu avec Djibouti, pour permettre à la Chine d'y construire une plateforme qui abritera des infrastructures logistiques militaires. «Il s’agira de leur premier emplacement militaire en Afrique», a expliqué le général américain David Rodriguez au journal politique The Hill. Pour celui-ci, l'enjeu pour les chinois est d'«étendre leur portée» à ce continent prisé.
Alors que Djibouti héberge déjà des bases militaires des Etats-Unis, de la France et du Japon, l'arrivée imminente de la Chine suscite certaines inquiétudes. J. Peter Pham, directeur du Centre de l'Afrique à l'Atlantic Council de Washington, explique : «la présence de la Chine en Afrique est certainement une chose à laquelle nous devons être plus attentifs, mais pas uniquement à Djibouti», ajoutant que la base «accroîtrait sa stature internationale».
Au niveau économique, la Chine possède d'importants intérêts sur le continent africain. Elle y trouve notamment des matières premières, qu'elle réexporte ensuite sous forme de produits finis. Il s'agit du plus gros partenaire commercial de l'Afrique, où elle réalise plus de 160 milliards d'échanges chaque année, selon l’hebdomadaire britannique The Economist.
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Si elle ne tente pas d’imposer ses valeurs aux gouvernements avec qui elle fait des affaires, certains dirigeants africains dénoncent néanmoins «une nouvelle forme d’impérialisme», comme l’affirme Lamido Sanusi, ancien directeur de la banque centrale du Nigéria, dans The Economist.
Mais la Chine tente de répondre à ces critiques, en débloquant notamment plus de capitaux pour les compagnies africaines. Elle tente aussi de créer de l’emploi pour les Africains et fait des efforts afin de se conformer aux législations locales.