«Dans les prochains jours, les États-Unis imposeront de nouvelles sanctions contre l’Iran, notamment son programme de missiles et de drones, et contre les entités soutenant le Corps des Gardiens de la révolution islamique et le ministère iranien de la Défense», a annoncé le 16 avril le conseiller de Joe Biden à la sécurité nationale Jake Sullivan, avant d’ajouter que Washington s'attendait à ce que ses alliés emboîtent le pas.
Depuis les frappes de l’Iran contre le territoire israélien dans la nuit du 13 au 14 avril, qui étaient une riposte à la destruction par Tsahal du consulat iranien de Damas au début du mois, les capitales occidentales essaient de convaincre Israël de ne pas accentuer l’escalade, tout en soutenant l'État hébreu. L'Occident s'était abstenu de condamner la frappe israélienne en Syrie.
Téhéran est déjà soumis à un large éventail de sanctions internationales depuis des décennies, principalement en raison de ses programmes de missiles et d’enrichissement nucléaire, l’Occident soupçonnant l’Iran de tenter secrètement de développer ses propres armes nucléaires – une affirmation que Téhéran a démentie.
Selon Jake Sullivan, les nouvelles mesures visent à «contenir et détériorer la capacité et l’efficacité militaires de l’Iran et à faire face à l’ensemble de ses comportements problématiques». Aussi a-t-il ajouté que le président Joe Biden avait coopéré avec ses alliés étrangers pour concevoir une «réponse globale» aux actions de Téhéran.
L'UE et le G7 suivront Washington
L'Union européenne envisage en effet d'élargir le champ de ses sanctions déjà en place contre l'Iran, a fait savoir le 16 avril le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell. Bruxelles entend aussi viser d'autres types d'armement, comme les missiles, s'ajoutant ainsi aux sanctions déjà adoptées pour interdire l'exportation de l'UE vers l'Iran de composants utilisés dans la fabrication de drones.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, en déplacement ce 17 avril en Israël, a plaidé aussi la veille pour de nouvelles sanctions de l'UE après l'attaque iranienne, et le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, lui aussi en déplacement dans le pays, a plaidé pour que les pays du G7 imposent des «sanctions coordonnées» contre l'Iran.
Dans un message publié le 16 avril sur X (ex-Twitter), le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a indiqué avoir envoyé des lettres à 32 pays et s'être entretenu avec «des dizaines de ministres des Affaires étrangères et de personnalités du monde entier, appelant à l'imposition de sanctions» visant le projet de missile iranien et à classer le Corps des Gardiens de la révolution islamique «organisation terroriste».
Pour Erdogan, Netanyahou est responsable de l'escalade
Prenant le contrepied des Occidentaux qui ont condamné l'attaque iranienne, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé Benjamin Netanyahou d'être «le principal responsable» de l'escalade. La frappe sur le consulat iranien a été «la goutte d'eau qui a fait déborder le vase», a-t-il dénoncé.
Le président russe Vladimir Poutine s’est quant à lui entretenu le 16 avril avec son homologue iranien Ebrahim Raïssi, espérant qu’Israël et l’Iran feraient preuve de retenue et dénonçant l’absence de condamnations occidentales après la frappe par Tsahal du consulat iranien de Damas. Le président Raïssi a quant à lui une nouvelle fois réaffirmé le désintérêt de Téhéran à mener une escalade.