Le monde humanitaire est en deuil. Sept salariés de l'ONG américaine World Central Kitchen ont été tués dans une frappe de l'armée israélienne à Gaza le 1er avril. L'organisation déplore un acte «impardonnable».
Dans un communiqué, l'ONG a précisé que l'équipe d'humanitaires «se déplaçait dans une zone sans conflit à bord de deux voitures blindées portant le logo WCK». En dépit des communications constantes avec l'armée israélienne pour sécuriser les déplacements des employés, «le convoi a été touché alors qu'il quittait l'entrepôt de Deir al-Balah, où l'équipe avait déchargé plus de 100 tonnes d'aide alimentaire humanitaire amenée à Gaza par la route maritime».
«Il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre WCK, c’est une attaque contre des organisations humanitaires», a déclaré la directrice de l'ONG, Erin Gore, déplorant la perte «de belles vies aujourd’hui à cause d’une attaque ciblée de l’armée israélienne». Les sept humanitaires tués lors de la frappe «sont originaires d'Australie, de Pologne, du Royaume-Uni, ont la double nationalité américaine et canadienne et sont palestiniens», détaille le communiqué de l'ONG.
En raison de la mort des sept travailleurs humanitaires, World Central Kitchen a décidé de suspendre ses activités dans la zone.
De son côté, l'armée israélienne a affirmé «mener une enquête approfondie aux plus hauts niveaux pour comprendre les circonstances de cet incident tragique».
Condamnations de plusieurs pays
Face à cet incident, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Joseph Borrell, a déclaré dans un message sur la plateforme X (ex-Twitter) condamner l'attaque et demander une enquête «instamment». «Malgré toutes les demandes visant à protéger les civils et les travailleurs humanitaires, nous constatons de nouvelles victimes innocentes», a-t-il ajouté. Washington, par l'intermédiaire d'Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a exhorté «Israël à enquêter rapidement sur ce qui s’est passé».
L'Australie a dénoncé un événement «complètement inacceptable» tandis que Varsovie et Madrid ont exigé des explications, l'Espagne condamnant une «attaque brutale». La Chine s'est dite «choquée», rapporte l'AFP.
Fondée en 2010, cette ONG américaine dont le siège est à Washington participe aux actions humanitaires dans l'enclave gazaouie dans le cadre de l'opération «Safeena» (bateau en arabe). La société a déjà envoyé deux navires sur les cotes de la bande de Gaza avec l'aide de Chypre et des Émirats arabes unis. L'ONG a notamment précisé sur son site avoir «déjà livré près de 200 tonnes de nourriture au nord de Gaza» par voie maritime.