Après une relative accalmie pendant plusieurs jours, l'intensité des combats a repris sur le front nord d'Israël. Dans la nuit du 26 au 27 mars, un raid de l'État hébreu a visé un centre de secouristes dans la ville de Hebbariyé, tuant sept personnes. Le Hezbollah a répliqué en ciblant Kiryat Shmona.
En effet, une frappe nocturne de l'aviation israélienne a ciblé un centre d'urgence à Hebbariyé, près de la frontière avec Israël. Le raid a tué sept secouristes affiliés à la Jamaa Islamiya, affiliée aux Frères musulmans et qui se bat aux côtés du Hezbollah contre Israël. Les différents partis politiques libanais ont leur propre service d'ambulance : l'organisation pro-iranienne a son Comité sanitaire islamique, le parti Amal les Scouts de la mission islamique (al-Rissala) et le parti affilié à la confrérie frériste l'Association médicale islamique.
«La nuit dernière, les avions de guerre ont attaqué un bâtiment militaire à Hebbariyé au Liban-Sud, où un terroriste important appartenant à la Jamaa Islamiya a été éliminé», a de son côté expliqué dans un message sur X (ex-Twitter) l'État hébreu, par l'intermédiaire de son porte-parole arabophone. Celui-ci a précisé que l'homme «était impliqué dans des opérations menées précédemment contre le territoire israélien» et avait été tué «avec d'autres saboteurs qui étaient avec lui dans le bâtiment».
En représailles, le Hezbollah a lancé une série de roquettes sur Kiryat Shmona dans la matinée de ce 27 mars ainsi que sur la caserne de la ville. Le média israélien Haaretz a annoncé la mort d'un civil, Zaher Bishara, originaire du village druze d'Ein Qiniyyeh, dans le nord du plateau du Golan.
La veille, l'aviation israélienne avait procédé à deux raids, l'un sur Baalbek et l'autre plus au nord dans la province du Hermel à plus de 130 kilomètres de la frontière avec l'État hébreu. Cette frappe a tué deux nouveaux combattants du Hezbollah, Ali el-Jawhari et Ali el-Akhras.
Selon un décompte de L'Orient-Le Jour, 251 membres de la milice chiite ont été tués au Liban et en Syrie depuis le début des affrontements avec l'armée israélienne le 8 octobre.
Des espions palestiniens travaillant pour le compte d'Israël
Parallèlement à ces affrontements militaires entre les deux ennemis frontaliers, la guerre du renseignement bat son plein. Trois Palestiniens ont été arrêtés dans le camp de réfugiés de Bourj el-Chemali dans le sud du Liban, soupçonnés de récolter des informations sur des cadres du Hamas pour les fournir à l'État hébreu.
Un article de L'Orient-Le Jour rapporte que l'aéroport international de Beyrouth a été touché par le brouillage des systèmes de navigation, obligeant certains avions à se diriger vers l’aéroport de Larnaca à Chypre, ou vers la Turquie.
Le Hezbollah rejette la proposition française, jugée favorable à Israël
Du côté des négociations, les pourparlers sont au point mort malgré l'adoption de la résolution onusienne sur un cessez-le-feu à Gaza. Depuis Washington, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a averti qu'en cas de trêve dans l'enclave gazaouie, le Hezbollah pourrait lancer une opération terrestre sur le nord d'Israël. Malgré les pressions diplomatiques, américaines et françaises, pour imposer un retrait des forces du Hezbollah à plusieurs kilomètres de la frontière, le parti chiite n'entend pas y répondre favorablement. D'ailleurs, selon un article d'Ici Beyrouth citant des sources diplomatiques françaises, l'organisation pro-iranienne s'oppose à la proposition française «en raison de son parti pris en faveur d’Israël».
Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah doit à ce propos prendre la parole prochainement pour évoquer la situation du front face à Israël et les questions concernant les négociations pour arriver à un cessez-le-feu.