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Pour Yoav Gallant, le Hezbollah mènera une attaque d'envergure dans le nord si Israël ne l'emporte pas à Gaza

À Washington le 25 mars, le ministre israélien de la Défense a fait part de ses craintes sur l'éventualité d'une vaste opération du Hezbollah dans le nord d'Israël si Tsahal ne remporte pas une «victoire décisive à Gaza». Yoav Gallant a regretté l'abstention des États-Unis face à la résolution en faveur d'un cessez-le-feu au Conseil de sécurité.

Selon des informations rapportées par le Jerusalem Post, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a fait part de ses inquiétudes sur la situation du front nord face au Hezbollah lors d'une réunion avec le chef de la diplomatie américaine le 25 mars.

«Il n'y a aucune base morale pour arrêter la guerre jusqu'à ce que tous les otages soient rapatriés. Si nous n'obtenons pas une victoire décisive et absolue à Gaza, une guerre plus grande dans le Nord se rapprochera», a déclaré le ministre israélien lors d'une rencontre avec Antony Blinken, manifestant ainsi son opposition à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. 

Cette déclaration, faite depuis la Maison Blanche, est intervenue une heure après le vote du Conseil de sécurité de l'ONU qui a statué sur un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave gazaouie. Les États-Unis, premier allié de l'État hébreu, se sont abstenus pour la première fois, après plus de 32 000 victimes à Gaza et près de six mois de frappes. Ils avaient utilisé à trois reprises leur veto pour bloquer les résolutions onusiennes en faveur d'une cessez-le-feu, alors que les puissances régionales mais aussi la Chine et la Russie, plaident depuis le mois d'octobre pour une désescalade. 

247 membres du Hezbollah tués depuis le 8 octobre

Au Sud-Liban, les deux ennemis, l'armée israélienne et le Hezbollah, continuent de se rendre coup pour coup. Alors que la milice chiite avait lancé huit opérations dans la journée du 24 mars et la nuit suivante, avec notamment le ciblage des bases de Yoav et de Kilaa dans le Golan occupé avec 60 roquettes, l'aviation israélienne a riposté. Selon des informations de L'Orient-Le Jour, Tsahal a ciblé le 25 mars «la localité frontalière de Meis el-Jabal, dans le caza de Marjeyoun», faisant deux morts et trois blessés. La même journée, la milice chiite a annoncé la perte d'un nouveau combattant, Mohammad Ibrahim Al-Zein, ce qui fait un total de 247 morts du côté de l'organisation pro-iranienne depuis le début des affrontements frontaliers le 8 octobre. 

Le 24 mars, le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a affirmé lors d'un discours dans la banlieue sud de Beyrouth que le parti chiite n'aurait «pas peur» de riposter aux frappes israéliennes contre des cibles «civiles». «Aujourd’hui, l’ennemi tente d’étendre ses attaques contre des cibles civiles à Baalbek, dans la Bekaa-Ouest ou ailleurs, et il y aura des ripostes à chacune» de ces frappes, a lancé le haut dirigeant du parti chiite. «Nous sommes prêts, nous sommes sur le terrain et nous n’accepterons pas que les agressions augmentent sans qu’ils [les Israéliens] en paient le prix», a-t-il ajouté. Avant d’affirmer : «Soyez sûrs que cette confrontation que nous menons actuellement, malgré son coût élevé, a beaucoup moins de conséquences que si nous attendions que l’ennemi vienne à nous.»

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah doit notamment prendre la parole prochainement pour évoquer la situation à la frontière, les objectifs ainsi que les négociations en interne pour arriver à une solution diplomatique entre les deux ennemis.