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Ukraine : la Défense russe annonce «une frappe massive» sur des infrastructures du pays

La Russie a annoncé ce 22 mars avoir procédé à des frappes de grande ampleur sur les infrastructures militaro-industrielles, énergétiques et ferroviaires ukrainiennes. Selon l'opérateur Ukrenergo, ces frappes ont entraîné des coupures d'électricité dans au moins sept régions.

«Aujourd’hui les forces armées de la Fédération de Russie ont lancé une frappe massive à l'aide d'armes aériennes, maritimes et terrestres de haute précision et de véhicules aériens sans pilote à longue portée», a annoncé ce 22 mars le ministère russe de la Défense sur sa chaîne Telegram. Des frappes menées, poursuit le communiqué, «sur les installations énergétiques, le complexe militaro-industriel, les carrefours ferroviaires, les arsenaux, les lieux de déploiement des forces armées ukrainiennes et des mercenaires étrangers».

La Défense russe a revendiqué la destruction «d’équipements et d’armes livrés à l’Ukraine par des pays de l’OTAN», ainsi que la «désorganisation» des capacités de production militaire dans le pays. Elle affirme avoir «interrompu» le «transfert des réserves ennemies vers la ligne de front». Par ailleurs, des unités des forces ukrainiennes et des «mercenaires» auraient également été frappés. «Tous les objectifs ont été atteints», a déclaré le ministère dans son communiqué.

La centrale hydroélectrique du Dniepr frappée et coupures massives de courant

Dans la matinée, l'opérateur ukrainien Ukrenergo a annoncé des coupures d'électricité dans au moins sept régions du pays. «Des dizaines d'installations électriques ont été endommagées. Coupures d'urgence dans sept régions. Le système électrique reçoit une assistance d'urgence venue de trois pays», a-t-il indiqué dans un communiqué sur Telegram, précisant que la situation «la plus difficile» concernait les régions de Kharkov (est), Odessa (sud), Kirovograd (centre) et Dnipropetrosvk (centre-est).

Un missile russe a notamment frappé la centrale hydroélectrique du Dniepr (HPP), dans la ville de Zaporojié sous contrôle ukrainien, a déclaré l’opérateur. Celui-ci a précisé que l'installation avait été touchée et qu'un incendie faisait rage sur le site, tout en insistant sur le fait qu’«il n’y avait aucun risque de rupture» du barrage et que la situation était sous contrôle.

Évoquant une attaque «sans précédent», le maire de Kharkov, Igor Terekhov, a annoncé que la seconde ville d’Ukraine était privée d'électricité et de chauffage, les bombardements ayant «sévèrement endommagé» les infrastructures énergétiques.

Plus de «60 Shahed et presque 90 missiles de différents types» auraient été tiré par les forces russes, a affirmé sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Quant au bilan humain, cinq personnes ont été tuées et une vingtaine d'autres blessées, selon les autorités ukrainiennes des régions de Zaporojié (sud) et de Khmelnytsky (ouest).

L'alerte aux raids aériens en Ukraine a été déclenchée vers 5h30, heure de Moscou, dans les 20 régions du pays ainsi que la capitale Kiev, et a duré près de trois heures, a précisé dans la nuit l’agence TASS.

La Défense russe annonce «49 frappes de représailles»

Dans son message, le ministère russe a également stipulé avoir mené «49 frappes de représailles», notamment à l’aide de missiles Kinjal («dague», en russe), suite aux récentes tentatives d’incursion dans les régions russes limitrophes de l’Ukraine. «Du 16 au 22 mars de cette année, en réponse aux bombardements de notre territoire et aux tentatives de percée et de capture des colonies frontalières russes, les forces armées ont mené 49 frappes de représailles avec des armes aériennes de haute précision à longue portée, notamment des missiles aérobalistiques hypersoniques Kinjal», a déclaré le ministère.

Entre le 12 et le 15 mars, premier jour de l’élection présidentielle en Russie, la Défense russe avait annoncé avoir repoussé plusieurs tentatives d’incursion menée par des combattants russes pro-Kiev. Le regain des bombardements ukrainiens sur les régions frontalières, en particulier Belgorod, ont tué plusieurs dizaines de civils au cours des dernières semaines. Lors d’une allocution le 15 février, Vladimir Poutine avait averti que ces attaques ukrainiennes ne «rester[aie]nt pas sans réponse».