Selon un communiqué transmis ce 15 mars à la presse, Benjamin Netanyahou a approuvé «les plans d'action» de l'armée en vue d'une offensive à Rafah. «L'armée israélienne est prête pour le côté opérationnel et pour l'évacuation de la population», selon le communiqué qui ne donne aucune autre précision sur cette opération annoncée de longue date, contre laquelle les États-Unis et l'ONU ne cessent de mettre en garde.
Benjamin Netanyahou promet depuis des semaines de poursuivre la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas et a annoncé à plusieurs reprises une offensive prochaine contre Rafah, ville collée à la frontière fermée avec l'Égypte, et où sont massés, selon l'ONU, environ un million et demi de Palestiniens.
Washington pour sa part répète son opposition à toute offensive à Rafah mettant en péril les civils qui y sont réfugiés. «Je continuerai à rejeter la pression. Nous entrerons dans Rafah. Nous achèverons d'éliminer les bataillons du Hamas», a-t-il répété le 14 mars dans un message sur le réseau social X.
Le Premier ministre israélien avait demandé le mois dernier à l'armée de lui présenter un plan d'évacuation des civils. L'armée a soumis un plan au cabinet de guerre fin février, dont aucun détail n'a filtré.
En visite à Vienne, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré ce 15 mars «ne pas avoir encore vu de plan» fourni par les Israéliens, tout en rappelant que les États-Unis réclamaient d'avoir un «plan clair et qui puisse être mis en œuvre».
Cessez-le-feu : le Hamas infléchit sa position
A Ramallah, la présidence de l'Autorité palestinienne a exprimé «sa vive inquiétude quant à l'imminence d'une offensive militaire israélienne à Rafah, qui pourrait entraîner un nouveau massacre et de nouveaux déplacements de population», selon l'agence palestinienne officielle Wafa. «La présidence a demandé l'intervention rapide de l’administration américaine et de la communauté internationale pour éviter cette offensive militaire», ajoute Wafa.
L'annonce de l'approbation des plans de l'armée pour Rafah intervient alors que les négociations sur les otages à Gaza devraient reprendre avec l'annonce ce 15 mars de l'envoi d'une délégation israélienne à Doha, au Qatar.
Plus tôt dans la journée un responsable du Hamas avait déclaré à l’AFP que le mouvement était prêt à une trêve de six semaines, associée à un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens. Ceci constituant un infléchissement de sa position, le Hamas exigeait jusqu’alors d’Israël un cessez-le-feu définitif à Gaza avant tout échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.