Alors que Joe Biden évoquait une «ligne rouge» en cas d'intervention terrestre dans le sud de l'enclave gazaouie, un article de Politico datant du 13 mars nous apprend que Washington serait prêt à soutenir Israël à certaines conditions.
D'après une source au sein de l'administration, les États-Unis ne seraient pas contre une intervention israélienne à Rafah pour éliminer les derniers bastions du Hamas si Tsahal évite une invasion à grande échelle. Citant des hauts responsables américains, Washington pourrait en effet soutenir une opération de type anti-terroriste dans le sud de l'enclave gazaouie et non une guerre totale. Il resterait en effet quatre bataillons du mouvement islamiste dans la périphérie de Rafah.
Selon l'article de Politico, l'administration américaine voudrait minimiser les pertes civiles pour éviter de «détériorer l’opinion publique sur la campagne israélienne et la gestion de la guerre par Biden». De ce fait, le président américain envisagerait un plan «nécessitant des troupes spécialisées et plus précises pour combattre environ 3 000 militants du Hamas à Rafah». Une nouvelle aide militaire à l'État hébreu serait d'ailleurs sur la table en plus de celle octroyée en octobre 2023 d'un montant de 14,3 milliards de dollars.
Des voix s'élèvent aux États-Unis contre Israël
Un responsable israélien cité par l'article estimait de son côté qu'une opération à Rafah ne «faisait aucun doute».
«Notre position est qu’une opération militaire à Rafah qui ne protège pas les civils, qui coupe les principales artères de l’aide humanitaire et qui exerce une pression énorme sur la frontière israélo-égyptienne n’est pas quelque chose que [Joe Biden] peut soutenir», a déclaré le 13 mars Jack Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis.
Certaines voix s'élèvent du côté démocrate pour critiquer la stratégie israélienne, à l'instar du sénateur américain Chris Van Hollen du Maryland. «Si vous continuez à nous ignorer, il y aura des conséquences», a prévenu ce dernier le 10 mars.
Difficile de démêler le vrai du faux dans la position américaine à l'égard de son allié israélien. Les États-Unis ont usé à trois reprises de leur veto contre des résolutions de cessez-le-feu et ont augmenté leur aide militaire. Mais les critiques se sont accumulées au Moyen-Orient contre Washington et, depuis plusieurs semaines, le ton est monté d'un cran entre Joe Biden et le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Le président américain avait d'ailleurs jugé que le chef du Likoud faisait «plus de mal que de bien à Israël», tout en évoquant une «ligne rouge» sur la probable intervention israélienne dans le sud de la bande de Gaza à Rafah. Le 7 mars, il avait annoncé qu'un port temporaire serait construit au large des côtes gazaouies pour acheminer de l'aide humanitaire.
Dernièrement, un article du Times of Israël du 12 mars citait un haut responsable israélien accusant Washington de vouloir renverser Benjamin Netanyahou. Il se basait sur un rapport des renseignements américains qui pointait du doigt la viabilité du gouvernement Netanyahou, qui «pourrait être menacée» en raison des critiques sur sa gestion de la guerre contre le mouvement Hamas à Gaza, lancée en octobre dernier.