«Tsahal continuera à agir contre le Hamas dans tous les coins de Gaza, y compris à Rafah, son dernier bastion», a assuré le 7 mars le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Celui-ci s’exprimait lors d'une cérémonie de remise de diplômes aux cadets de l'école des officiers de Tsahal (Bahad 1), dans le sud d'Israël.
Durant son discours, le chef du Likoud a notamment insisté sur le fait qu'Israël «frappera ses ennemis jusqu'à la victoire totale», en promettant de détruire le «régime meurtrier du Hamas, d'éliminer les terroristes, de détruire les tunnels».
Indépendamment des négociations qui se sont tenues du 3 au 7 mars au Caire, en vue d’établir une nouvelle trêve, ainsi que des pressions internationales pour un cessez-le-feu à Gaza, le Premier ministre israélien a martelé que Tsahal continuerait à «agir contre le Hamas dans tous les coins de Gaza, y compris à Rafah, son dernier bastion».
«Quiconque nous dit de ne pas opérer à Rafah nous dit de perdre la guerre, et cela n'arrivera pas», a-t-il par ailleurs lancé. «Nous sommes en train de contrecarrer le prochain 11 septembre», a-t-il insisté. Et d'assurer que Tsahal progressait «de manière impressionnante pour atteindre son objectif de guerre, tout en minimisant les pertes civiles à Gaza».
Depuis cinq mois, le conflit a éclaté entre le Hamas et Israël suite à la sanglante incursion de combattants islamistes en territoire israélien le 7 octobre. Dès le lendemain, Tsahal a débuté des raids sur l'enclave gazaouie et a lancé une opération terrestre le 27 octobre. La population a fui vers le sud de Gaza à la frontière avec l'Égypte.
Des dissensions entre Biden et Netanyahou
Selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, plus de 30 000 personnes sont mortes à Gaza. Une violente riposte qui a valu à Israël d’être accusé par l'Afrique du Sud, devant la Cour internationale de justice, d’«actes de génocide contre le peuple palestinien».
Alors que, dans la foulée de l’attaque du Hamas contre l’État hébreu, les chancelleries occidentales s'étaient alignées sur le narratif israélien, les positions de certaines évoluent, notamment suite à la mort de 115 Palestiniens autour d'un convoi d'aide humanitaire le 29 février.
Aux États-Unis, indéfectibles soutiens d’Israël, qui ont notamment bloqué à plusieurs reprises à l'ONU des résolutions de cessez-le-feu, Joe Biden a appelé le 7 mars l’État hébreu à «laisser entrer davantage d'aide humanitaire à Gaza».
Mis à mal au sein de son propre parti, en cette année électorale, pour son soutien à l’offensive israélienne, le président américain a affirmé devant le Congrès qu'il travaillait «d'arrache-pied pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat d'au moins six semaines». Lors de son discours sur l’état de l’Union, Joe Biden a également déclaré avoir «ordonné» aux forces armées «de conduire une mission d'urgence pour établir un port temporaire sur la côte de Gaza pouvant accueillir de grands navires transportant de la nourriture, de l'eau des médicaments et des abris provisoires».
Le Qatar, l'Égypte, les États-Unis et une délégation du Hamas s'étaient rassemblés au Caire du 3 au 7 mars pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Malgré quatre jours de négociations, les médiateurs ne sont pas parvenus à un accord. Les pourparlers devraient reprendre la semaine prochaine, selon le Hamas, au début du mois de ramadan. Une date qui avait été jusque-là présentée comme une limite informelle pour conclure un accord.