À l'occasion de la réunion de l'Organisation de la coopération islamique à Djeddah en Arabie saoudite, la diplomatie algérienne a de nouveau haussé le ton, en enjoignant ses partenaires à prendre des mesures concrètes contre Israël.
En effet, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a tapé du poing sur la table le 5 mars lors d'une réunion des chefs de la diplomatie des pays membres de l'Organisation de coopération islamique, a rapporté TSA Algérie le lendemain.
Il a appelé les pays musulmans à engager des pressions sur Israël en utilisant les leviers dont ils disposent pour mettre fin à sa «tyrannie et à sa barbarie» dans les territoires palestiniens occupés, particulièrement à Gaza
Les Émirats arabes unis et Bahreïn bloquent une proposition de boycott d'Israël
Le chef de la diplomatie algérienne a prôné l’unification des «positions collectives» des pays de l’OCI et a proposé de les «appuyer avec des mesures et des initiatives pour répondre aux cris de détresse de nos frères palestiniens et mettre fin à l’injustice, à la souffrance et aux affres dues à une agression barbare».
Ahmed Attaf a d'ailleurs fait savoir que «les condamnations et l’indignation ne suffisaient pas, à eux seuls, à faire cesser le génocide et l’extermination systémiques dont Gaza est le théâtre». Il aurait espéré de ses partenaires musulmans «sans hésitation et sans équivoque, la rupture des relations diplomatiques, culturelles, économiques, commerciales, militaires et sécuritaires», avec Israël.
Sur les 57 membres de l'Organisation de coopération islamique, certains pays ont des relations avec l'État hébreu, à l'instar de la Turquie, des Émirats arabes unis, de Bahreïn, du Soudan, du Maroc, de l'Azerbaïdjan, de la Jordanie, de l'Égypte et de plusieurs pays africains.
Alger actif à l'ONU
Ce n'est pas la première fois que l'Algérie propose une telle mesure. Lors du sommet arabo-musulman organisé à Riyad le 11 novembre dernier, la diplomatie algérienne, avec l'aide du Liban, avait proposé une rupture totale des relations économiques, diplomatiques et culturelles avec l'État hébreu. Une proposition qui avait été bloquée en partie par les Émirats arabes unis et Bahreïn.
De surcroît, l'Algérie, au nom des pays arabes, avait proposé le 20 février dernier au Conseil de sécurité de l'ONU un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Une résolution qui n'avait pas pu être appliquée en raison du veto américain.