Au cours d'une rencontre avec une délégation économique allemande, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a assuré que l'Azerbaïdjan était engagé dans des pourparlers de paix avec son voisin et rival et que les déclarations lui prêtant l'intention de déclencher une offensive militaire contre celui-ci ne relevaient que d'une «insinuation [du président français Emmanuel] Macron».
«Cela fait partie de la politique de diabolisation de l'Azerbaïdjan », a-t-il fustigé. Bakou accuse la France d'avoir un parti pris en faveur d'Erevan et d'inciter à un nouveau conflit dans le Caucase en armant l'Arménie.
Il y a quelques jours, Emmanuel Macron avait évoqué un «risque d'escalade» entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, avant que son ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ne se déplace le 23 février à Erevan pour resserrer la coopération dans le domaine de la défense entre les deux pays.
Par ailleurs, en décembre, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères avait annoncé l'expulsion de deux diplomates français pour des actions «incompatibles avec leur statut diplomatique».
Ces remarques d'Ilham Aliev interviennent au moment où les chefs de la diplomatie d'Erevan et de Bakou participent ce 28 février à des pourparlers de paix à Berlin, dans le cadre d'une énième tentative de régler des différends territoriaux remontant à des décennies.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livré deux guerres, dans les années 1990 et en 2020, pour le contrôle de la région du Haut-Karabagh, finalement reconquise en septembre 2023 par les forces de Bakou.
La situation du Haut-Karabagh est de facto résolue, mais le tableau général reste instable et des incidents armés se produisent toujours régulièrement. L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent souvent mutuellement de tirs meurtriers à leur frontière.