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Arménie : Pachinian propose un pacte de non-agression à l'Azerbaïdjan

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré le 28 janvier avoir proposé à l'Azerbaïdjan de signer un pacte de non-agression, dans l'attente d'un traité de paix global entre les deux voisins ennemis du Caucase.

«Nous avons présenté à l'Azerbaïdjan une proposition de mécanisme de contrôle mutuel des armes et de signature d'un pacte de non-agression si la signature d'un traité de paix devait prendre du retard», a déclaré le Premier ministre Nikol Pachinian lors d'un discours à l'occasion de la Journée de l'armée en Arménie, le 28 janvier.

Il a également déclaré que l'Arménie, alliée de longue date de la Russie et qui craint des mouvements militaires azerbaïdjanais contre son territoire, devait revoir ses dispositions en matière de sécurité. «Nous devons revoir notre pensée stratégique dans le domaine de la sécurité et diversifier nos relations (internationales) dans ce domaine», a affirmé Nikol Pachinian.

Les relations entre l’Arménie et la Russie, alliées historiques, se sont tendues depuis la victoire éclair de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh en septembre, Erevan accusant Moscou d’avoir laissé Bakou agir, et Moscou reprochant à Pachinian de se défausser de ses responsabilités.

Depuis, le gouvernement arménien cherche de nouvelles alliances. Il a notamment renforcé ses liens avec la France. Au mois d’octobre, L’Arménie s’est offert des radars GM200 de Thales et a prévu d’acquérir des missiles de défense sol-air MBDA. Ces relations entre Paris et Erevan ont d'ailleurs provoqué le courroux de l'Azerbaïdjan.

«Nous sommes prêts à acheter des armes nouvelles et modernes et, au cours des dernières années, le gouvernement a signé des contrats d'achat d'armes d'une valeur de plusieurs milliards de dollars», a déclaré le dirigeant arménien le 28 janvier.

Pas de «nouvelle guerre»

La victoire azerbaïdjanaise a accéléré la résolution du différend entre les deux pays, mais nombre d'observateurs restent encore prudents sur l'avancée des négociations, tant les désaccords et sources de tensions entre les deux pays se sont accumulés en 30 ans.

Durant plusieurs mois, plusieurs cycles de négociations se sont tenus, chapeautés séparément par la Russie, qui avait obtenu le cessez-le-feu en 2020, mais aussi par l'Union européenne et les États-Unis.

Le 7 décembre, les deux pays se sont finalement engagés à prendre «des mesures concrètes» pour «normaliser» leurs liens. Moins d'une semaine plus tard, ils échangeaient des prisonniers de guerre, un premier pas vers la normalisation de leurs relations. 

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait estimé le 10 janvier que les «conditions» pour la signature d'un traité de paix avec l'Arménie avait été «créées», assurant ne pas vouloir d'une «nouvelle guerre».