Les négociations s'activent en coulisses pour parvenir à une trêve à Gaza. Le Caire et Doha jouent les entremetteurs entre les différents partis pour tenter de trouver un accord. Le dirigeant du Hamas à l'étranger était dans la capitale égyptienne du 20 au 22 février. Ismaël Haniyeh a notamment passé en revue les objectifs du mouvement islamiste gazaoui.
Selon des informations rapportées par Al Jazeera, se basant sur le canal Telegram du Hamas, le mouvement islamiste a déclaré ce 23 février que leur leader avait eu «plusieurs réunions avec le chef des renseignements égyptiens, le général de division Abbas Kamel, et ses assistants», tout en précisant qu'ils avaient évoqué «la situation dans la bande de Gaza» pour mettre «fin à l'agression brutale contre [le peuple palestinien], et le retour des personnes déplacées dans leurs lieux de résidence, ainsi que des secours et des abris, en particulier dans la bande de Gaza».
Toujours selon la même source, «le dossier de l'échange de prisonniers» a été discuté, ainsi que le sujet de la restriction de l'accès à la «mosquée Al-Aqsa», faisant référence à la récente décision du gouvernement israélien de limiter l'entrée dans le lieu saint musulman pendant la période du ramadan. Selon des informations du média libanais Al-Mayadeen, Khalil Al-Hayya, un des chefs du Hamas, faisait partie de cette délégation.
Au même moment, l'émissaire des États-Unis Brett McGurk était présent au Caire afin de parvenir à la libération des otages ainsi qu'à une pause dans les hostilités. «Les indications initiales que nous tenons de Brett sont que les discussions se passent bien» a déclaré le 22 février le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
Les Israéliens veulent un accord d'ici le ramadan
Malgré les négociations en interne, les choses ne semblent pas évoluer sur le terrain. Dans la nuit du 22 au 23 février, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes sur Rafah, où se trouvent près d'1,5 million de Gazaouis. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou envisage de lancer une opération terrestre sur cette ville.
«Si d'ici au ramadan, nos otages ne sont pas à la maison, les combats vont continuer partout, y compris dans la région de Rafah», avait prévenu le 18 février l'ancien ministre de la Défense Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahou. Selon I24, l'homme politique israélien a toutefois indiqué le 21 février qu'il y avait des «signes précurseurs qui laissent entrevoir une avancée» vers un «nouvel accord» pour la libération des otages.
Côté égyptien, le Caire «tiendra toujours ses engagements», a déclaré le 12 février le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, interrogé sur une éventuelle suspension des accords de paix entre l'Égypte et Israël en cas d'opération terrestre à Rafah.
Mais «toute tentative de mise en œuvre d’un déplacement forcé et de liquider la cause palestinienne est illégale et ne sera pas acceptée», a néanmoins ajouté le ministre égyptien des Affaires étrangères, cité par le média Orient XXI.