Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a dénoncé ce 22 février de récentes «tentatives de prises de contrôle» russes sur des patrouilles aériennes et maritimes françaises, citant notamment un incident il y a «un mois» en mer Noire.
«Vous avez des tentatives de prises de contrôle de la part des Russes d'un certain nombre de nos patrouilles. Il y a un mois, un système de contrôle aérien russe a menacé d'abattre des avions français en mer Noire alors que nous étions dans une zone internationalement libre dans laquelle nous patrouillons», a-t-il déclaré à la radio française RTL.
Selon Lecornu, la Russie a menacé d'abattre un aéronef français
«Vous avez des opérateurs russes qui menacent des pilotes français d'abattre leurs aéronefs», a-t-il poursuivi. Il s'agit de patrouilles aériennes et maritimes censées garantir la liberté de circulation sur plusieurs mers du globe.
Le ministre a également évoqué un navire de guerre russe qui a mouillé en baie de Seine, certes dans une zone internationale mais «comme pour venir intimider la France».
Le gouvernement souligne depuis plusieurs jours un positionnement russe «agressif» et hybride, c'est-à-dire dans plusieurs domaines comme le cyber, la désinformation, l'énergie, l'alimentation, outre les attaques militaires frontales.
«C'est vieux comme la guerre froide» mais «la Russie joue avec les seuils en matière d'agressivité», a-t-il conclu, citant une attaque cyber cette fois visant une entreprise de défense française et notamment sa production d'armements.
Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a appelé les 17 et 18 février au renforcement des mesures de sécurité face aux menaces de «sabotage et de cyberattaque» russes qui visent son ministère «au premier chef», dans une note interne dont l'AFP a eu connaissance le 20 février.
Rien ne va plus entre Paris et Moscou
Emmanuel Macron, le 17 février, a annoncé vouloir apporter «jusqu'à 3 milliards d'euros» d'aide militaire «supplémentaire» en 2024 à Kiev. De son côté, Moscou a dénoncé au mois de janvier l'«implication croissante» de la France vis-à-vis de l'Ukraine, notamment à la suite de l'annonce du président français, le 16 janvier, de livrer 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev.