«Il est fort probable que nous assistions à des succès notables sur le terrain capacitaire en 2024», a déclaré, optimiste, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, le 18 février dans le JDD, avant de préciser que le «premier exemple concerne le développement d’une nouvelle génération de drones kamikazes».
«Ce projet, que j’ai amorcé dès ma nomination, est en phase d’expérimentation», a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : «l’Ukraine sera parmi les premiers bénéficiaires de ces drones dans les prochaines semaines». Aux yeux du ministre, «cela représente aussi une opportunité de tester au combat cette nouvelle génération de matériels».
Sébastien Lecornu n’apporte pas davantage de précisions. Reste que les drones, devenus incontournables dans les conflits contemporains, à l’est de l’Ukraine bien sûr, mais aussi dans le Haut-Karabakh ou au Moyen-Orient, et font pour l’heure défaut à l’armée française.
Plusieurs projets évoqués au printemps 2023
En mars 2023, quatre entreprises françaises, MBDA, Nexter, Delair et Novadem étaient missionnées pour créer des drones suicides. «Nous avions pris du retard», admettait Sébastien Leconu en février.
Avec un projet lancé en mai 2022, le ministère français de la Défense espérait alors combler le retard pris dans ce domaine. Le cahier exigeait des «solutions peu onéreuses» et une livraison rapide.
Plusieurs projets ont été évoqués par la presse française. Le Larinae devait être capable de neutraliser un véhicule blindé à une distance de 50 kilomètres, avec une autonomie d’une heure. Le colibri devait pouvoir remplir le même objectif, mais à une portée réduite de 5 kilomètres et avec une autonomie d’une demi-heure, selon BFM TV. Le tout pour 200 000 et 20 000 euros l’unité, respectivement.
Le Monde évoquait au printemps 2023 un autre programme, baptisé « Sky Carrier », développé par l’armée française en partenariat avec la société Milton. Il s’agit cette fois d’un drone bombardier multirotor, en mesure de porter jusqu’à 35 kilos de charges et de larguer 20 grenades de 40 mm, sur une distance de 10 kilomètres.
Vives tensions entre Paris et Moscou
Ces propos de Sébastien Lecornu interviennent au lendemain de l’annonce d’Emmanuel Macron, le 17 février, d’apporter «jusqu'à trois milliards d'euros» d'aide militaire «supplémentaire» en 2024 à Kiev.
De son côté, Moscou a dénoncé au mois de janvier l'«implication croissante» de la France vis-à-vis de l'Ukraine, notamment à la suite de l'annonce du président français de livrer 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev.