«Au lieu de "jeter de l'huile sur le feu" dans le conflit ukrainien et d'y entraîner des Etats neutres du Sud global, Washington et ses satellites feraient mieux de s'occuper d'attribuer une aide efficace à leurs partenaires», a fustigé le 22 février l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis Anatoli Antonov, sur la chaîne Telegram de la mission diplomatique.
Il commentait la réunion du Conseil permanent de l'Organisation des Etats Américains (OEA) qui s'était tenue le même jour. Celle-ci avait été ponctuée de condamnations de la Russie relatives au conflit ukrainien et à la mort d'Alexeï Navalny.
«C'est loin d'être la première fois que des représentants occidentaux, à commencer par les Américains et les Canadiens, transforment l'OEA en tribune pour diaboliser notre pays», a souligné Antonov. Pointant «l'échec de la stratégie diplomatique de l'équipe de Joe Biden», il a estimé que «rien n'était épargné en vue d'alimenter la russophobie».
«Aucun consensus régional sur la condamnation de la Russie», selon Antonov
«Il n'y a aucun consensus régional sur la condamnation de la Russie ainsi que l'appellent de leurs vœux les Etats-Unis», a affirmé Antonov, citant les cas du Brésil et du Mexique.
En effet, suite à l'annonce de la mort d'Alexeï Navalny qui avait occasionné une cascade d'attaques contre Moscou de la part des Occidentaux, le président brésilien avait appelé à écarter toute «spéculation» et à attendre les résultats de l'autopsie.
Le Mexique a lui aussi adopté une position non alignée sur Washington : tout en condamnant l'intervention russe et en votant pour une résolution des Nations Unies demandant le retrait des troupes russes, le président Lopez Obrador a rejeté les sanctions imposées à la Russie tout comme l’envoi à l’Ukraine d’une aide militaire. En 2022, il avait proposé la création d'un comité de dialogue pour la paix en Ukraine, comprenant le Premier ministre indien, Narendra Modi, le Pape François et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. En septembre dernier, le président mexicain avait suscité une intense polémique en invitant une quinzaine de soldats russes du 154e régiment Preobrajenski à défiler à l'occasion du 213e anniversaire du lancement du combat pour l’indépendance du Mexique, finalement obtenue en 1821.
Depuis le début du conflit ukrainien, l'Occident n'a eu de cesse de tenter d'isoler la Russie sur la scène internationale. La diplomatie russe a tâché en retour de diversifier ses partenariats, dans le cadre des BRICS ou d'organisations régionales. Moscou a de surcroît renforcé son alliance avec Pékin et développé sa présence sur le continent africain.