«Nos analyses montrent que l'Azerbaïdjan veut lancer des actions militaires dans certaines zones de la frontière avec la perspective d'une escalade militaire qui se transformerait en guerre totale contre l'Arménie», a déclaré le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, ce 15 février, lors d'un Conseil des ministres.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'étaient accusés mutuellement la veille de tirs à la frontière entre les deux pays, près de Nerkin Hand (sud-est de l'Arménie). Un incident qui a fait quatre morts parmi les soldats arméniens, selon Erevan.
«L'Azerbaïdjan poursuit la politique de "donnez-moi tout ce que je veux par la voie des négociations, sinon je prends tout par la voie militaire"», a affirmé Nikol Pachinian, accusant Bakou de ne pas vouloir «la stabilité et la sécurité» de la région.
Les tensions restent prégnantes entre les deux pays. L'Arménie suspecte l'Azerbaïdjan d'avoir de nouvelles ambitions territoriales depuis la reconquête par Bakou, en septembre, de la région séparatiste du Haut-Karabagh.
«Nous n'avons pas de prétentions territoriales», a déclaré Aliev
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a répété que son pays n'avait pas de projet d'expansion, ce 15 février, lors de son discours d'inauguration après sa réélection début février à la tête du pays.
«Nous n'avons pas de prétentions territoriales à l'égard de l'Arménie. Et ils doivent renoncer à leurs prétentions. Faire du chantage leur coûtera cher», a affirmé Ilham Aliev.
«Il n'y aura pas d'accord de paix tant que l'Arménie ne renoncera pas à ses prétentions vis à vis de l'Azerbaïdjan», a-t-il ajouté, alors que les deux pays ont de longue date de nombreuses disputes territoriales.
Le dirigeant azerbaïdjanais, âgé de 62 ans, surfe sur sa victoire militaire contre les forces arméniennes du Haut-Karabagh, qui a mis fin à trois décennies de tensions marquées par deux guerres d'ampleur.
En septembre 2023, l'armée azerbaïdjanaise, à la faveur d'une offensive éclair, a pris entièrement le contrôle de cette enclave montagneuse qui lui échappait depuis le chute de l'URSS, poussant des dizaines de milliers d'habitants à fuir vers l'Arménie.
Selon Erevan, Bakou chercherait à contrôler la région arménienne de Siounik pour relier l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan au reste de l'Azerbaïdjan.
Nikol Pachinian avait pourtant déclaré le 28 janvier avoir proposé à l'Azerbaïdjan de signer un pacte de non-agression, dans l'attente d'un traité de paix global entre les deux voisins ennemis du Caucase.