Les sénateurs américains sont parvenus à un accord le 4 février. Portant sur un financement total de 118,3 milliards de dollars, il comprend une aide de 60 milliards de dollars pour Kiev et de 14,1 milliards de dollars pour Israël. Il prévoit également une enveloppe de 20,2 milliards de dollars pour les réformes de la politique migratoire, mais surtout des restrictions plus sévères dans le système de traitement des demandes d'asile avec un coup de frein, alors que les passages dépassent les 5 000 personnes par semaine.
Le texte a été rapidement approuvé par Joe Biden. «Nous sommes parvenus à un accord bipartisan sur la sécurité nationale qui inclut les réformes migratoires les plus strictes et les plus équitables depuis des décennies. Je le soutiens fermement», a réagi le président américain dans un communiqué. Il faut l'«amener sur mon bureau afin que je puisse le promulguer immédiatement», a-t-il ajouté.
«Ne rien faire n'est pas une option»
Pour être adoptée, cette enveloppe doit être approuvée au Sénat, où elle devrait en théorie obtenir le soutien d'élus des deux partis, puis à la Chambre des représentants. C'est là que les choses se compliquent de nouveau.
Son président, le «speaker» Mike Johnson, un fidèle de Donald Trump, a douché les espoirs de Joe Biden. «Cette loi est encore pire que ce que nous attendions et est très loin de mettre fin à la catastrophe à la frontière créée par le président», a-t-il réagi sur X (ex-Twitter), promettant que le texte serait «mort à son arrivée» s'il devait passer à la Chambre.
Joe Biden avait exhorté les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants, à soutenir cet accord bipartisan, malgré l'appel de Donald Trump, son probable futur adversaire lors de la présidentielle de novembre. «Si vous pensez, comme moi, que nous devons sécuriser la frontière maintenant, ne rien faire n'est pas une option», a-t-il déclaré.
Les États-Unis, de loin le premier soutien militaire à l'Ukraine, butent depuis plusieurs mois sur la validation de cette enveloppe. Deux ans après le début d'une guerre qui s'enlise – et plus de 110 milliards de dollars déjà débloqués par le Congrès – les républicains, en particulier, ont commencé à trouver la note trop salée.
Conscient que le sentiment d'urgence s'était bien émoussé à Washington depuis le début de la guerre en 2022, le président Biden avait demandé au Congrès en octobre de coupler sa demande d'aide pour l'Ukraine à une autre pour Israël, allié des États-Unis en guerre contre le Hamas. Il a aussi souhaité y joindre une réforme drastique de la politique migratoire des États-Unis, un sujet politiquement brûlant, qui l'est d'autant plus en pleine année électorale.
Fin décembre, la Maison Blanche avait débloqué une dernière tranche d'aide militaire disponible pour l'Ukraine.