Environ 300 tracteurs et des dizaines de camions d'apiculteurs, klaxonnant et arborant des drapeaux noirs et blancs, se sont immobilisés ce 1er février devant le centre municipal de Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, où se tient la principale foire agricole du pays, selon des journalistes de l'AFP.
«Agriculteurs, ils boivent votre sang», «Pas d'agriculteurs, pas de nourriture, pas d'avenir», «Nous luttons pour notre survie contre les politiques qui nous chassent de nos terres», scandaient les manifestants, venus surtout de la plaine agricole de Thessalie (centre). Cette région a été victime d'inondations et de feux de forêt dévastateurs en 2023 ayant détruit champs et récoltes.
«Les deux principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés sont l'augmentation des coûts de production et le nouveau pacte agricole européen», a expliqué à l'AFP Diamantis Diamantopoulos, président d'une association agricole de Serres, ville proche de Thessalonique. «Le budget européen pour la Grèce a été réduit de 550 millions d'euros depuis 2013 et cela se poursuit», a-t-il en outre déploré.
«Dans la mesure du possible», Athènes continuera d’aider son secteur agricole
Face à la grogne grandissante des agriculteurs, qui ont déjà bloqué des axes routiers dans le pays ces derniers jours, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a promis le 30 janvier d'accélérer le versement des aides financières aux professionnels touchés par les catastrophes naturelles.
Ainsi, une première aide d'urgence de 2 000 et 4 000 euros, versée respectivement aux agriculteurs et éleveurs l'année dernière, doit être désormais portée «à 5 000 et 10 000 euros».
Le chef du gouvernement conservateur, qui a également rencontré des agriculteurs en colère sur un barrage le 31 janvier, a assuré ce 1er février à Bruxelles que l'État grec, «dans la mesure de ses possibilités budgétaire», allait continuer à soutenir le secteur agricole. «Nous continuerons à le faire afin de pouvoir, dans la mesure du possible, répondre aux demandes [...] des agriculteurs», a-t-il ajouté en marge d'un sommet européen.
À Bruxelles, un millier de tracteurs ont bloqué ce 1er février des rues de la capitale belge tandis que des blocages d'axes stratégiques se poursuivaient pour la quatrième journée consécutive en France. Les organisateurs ont expliqué vouloir dénoncer «les folies qui menacent l'agriculture».