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Le Premier ministre slovaque Robert Fico rencontre son homologue ukrainien, en dépit des tensions

L'Ukraine et la Slovaquie ont assuré ce 24 janvier vouloir «renforcer» leurs relations, après une rencontre entre le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal et son homologue slovaque Robert Fico. Ce dernier, qui s'oppose vertement à l'aide militaire à Kiev, a toutefois réaffirmé leurs divergences.

La rencontre à Oujgorod, ville ukrainienne frontalière de la Slovaquie, entre le Premier ministre slovaque Robert Fico et son homologue ukrainien Denys Chmygal, devait permettre un dialogue sur les nombreux différents qui polluent les liens entre ces deux pays.

Dans un message vidéo, au ton bien moins conciliant, Robert Fico a rappelé que les deux pays avaient «des opinions différentes» et qu'il ne croyait pas à «une solution militaire» à l'invasion russe. «Il demeure vrai que nous n'enverrons pas d'armes à l'Ukraine», a-t-il répété.

Ces derniers mois, Robert Fico, élu en octobre 2023, a appelé à un compromis avec la Russie, tout en promettant de couper l'aide militaire à Kiev. Ce renversement était une première décision de ce genre de la part d'un allié occidental.

La veille de la rencontre, le dirigeant slovaque avait assuré que la vie dans la capitale ukrainienne était «normale», commentant les frappes russes.

Ce 24 janvier, Denys Chmygal a d'ailleurs évoqué d'entrée de jeu les «désaccords» entre eux. 

Mais les deux Premiers ministres, dans un communiqué commun diffusé par l'Ukraine, ont assuré que leurs pays comptaient «renforcer leurs relations interétatiques sur la base de la confiance et du respect mutuels». L'Ukraine et la Slovaquie ont aussi «insisté sur l'importance de développer une coopération militaire et technique sur une base commerciale», sans faire donc mention de livraisons d'armes dans le cadre de l'aide à Kiev.

Fico plaide pour un plan de paix

Le communiqué évoque aussi le «respect de l'intégrité territoriale de la souveraineté de l'Ukraine». Un point sensible, Robert Fico ayant affirmé en décembre 2023 : «Seule une personne naïve peut imaginer […] que la Russie quittera ces territoires.»

Dans sa vidéo, le Premier ministre slovaque a insisté sur le fait qu'il soutiendrait «n'importe quel plan de paix» pour mettre fin aux hostilités. Il a aussi réaffirmé son opposition à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et dénoncé l'influence «relativement grande» des États-Unis sur Kiev, qu'il fustige régulièrement.

La Slovaquie est l'un des pays les plus favorables à la Russie au sein de l'Union européenne et Robert Fico s'oppose aux multiples sanctions qui visent Moscou depuis le début de la guerre, il y a bientôt deux ans. La rencontre entre les deux dirigeants à Oujgorod intervient au moment où Kiev souffre de l'effritement, après deux années de conflit, du soutien des Européens et des Américains sur fond de dissensions politiques internes.