Prenant la parole à New-York au Conseil de sécurité de l’ONU ce 23 janvier, Sergueï Lavrov a exigé un «cessez-le-feu pour arrêter les souffrances du peuple palestinien».
Le ministre russe de la diplomatie a regretté que le Conseil avait échoué à prendre une décision en ce sens. Il a dénoncé le blocage des États-Unis à instaurer «toute initiative de paix», véritable «carte blanche» selon lui, «à l’extermination des Palestiniens».
«La bande de Gaza est presque détruite et impropre à la vie», a souligné Lavrov, évoquant la pollution des nappes phréatiques par les produits explosifs ainsi que l’augmentation des maladies respiratoires et les risques d’épidémie.
Particulièrement sévère à l'égard de l'État hébreu, Lavrov a indiqué que la Russie refusait tout plan de déplacement de la population gazaouie hors de sa terre, et a demandé que cessent les violences israéliennes en Cisjordanie. Soulignant que Moscou a condamné l’attaque du Hamas du 7 octobre, Lavrov a estimé nécessaire de faire preuve d’équité et de condamner de la même manière les frappes aveugles sur Gaza.
L'équilibre international menacé par les actions américaines
La région entière est de surcroît menacée, a constaté le ministre russe. Ainsi a-t-il dénoncé la présence et les frappes américaines au Yémen, sapant selon lui «l’équilibre international», tout comme les bombardements israéliens en Syrie ou au Sud-Liban.
«La formule des deux États est intangible», a-t-il martelé, appelant enfin les membres du conseil de sécurité à ne pas «remettre à plus tard» la mise en place d’un État palestinien.
Concluant sur une note d'espoir, Lavrov a souligné que l’année passée avait vu le retour de la Syrie dans la Ligue arabe ainsi que l’Iran et l’Arabie saoudite renouer des liens. Appelant à la diplomatie, le ministre russe des Affaires étrangères a conclu en estimant que le conseil n’avait pas «le droit d’enterrer la décision de l’ONU sur la création d’un État palestinien comme l’ont été les accords de Minsk [qui devaient garantir la paix en Ukraine]», et dont la France et l’Allemagne devaient être garantes.