«La folie et l'idiotie des États-Unis et du Royaume-Uni ont joué contre eux : désormais aucun de leur navire ne pourra franchir une des principales voies commerciales au monde. Les pertes pour les pays agresseurs sont supérieures aux pertes pour le Yémen», a déclaré Mohammed al-Bukhaiti, un membre de la direction politique des Houthis, ce 19 janvier dans le quotidien russe Izvestia.
«Pour les autres pays, incluant la Chine et la Russie, leur transport maritime dans la région n'est pas menacé. D'ailleurs, nous sommes même prêts à assurer le passage sécurisé de leurs navires en mer Rouge», a ajouté ce responsable houthi.
«Mais les navires israéliens, ou ceux ayant un lien même ténu avec Israël, n'auront pas la moindre chance de traverser la mer Rouge», a souligné ce responsable, ajoutant : «Notre but est d'augmenter le coût économique pour l'État hébreu afin de stopper le carnage à Gaza.»
Depuis la mi-novembre, les Houthis ont mené une trentaine d'attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, affirmant y cibler des navires se dirigeant vers Israël en «solidarité» avec les Palestiniens de la bande de Gaza.
La puissance américaine mise à mal
Les États-Unis, allié clé d'Israël, ont mis sur pied une coalition pour patrouiller au large du Yémen et protéger selon eux le trafic maritime international. Cependant, de nombreux pays membres ne font que de la figuration, n’ayant envoyé que des officiers sans navires de guerre.
L'armée américaine, appuyée parfois par l'aviation britannique, a bombardé à cinq reprises au cours de la dernière semaine des sites houthis au Yémen pour tenter entre autres d'affaiblir les capacités militaires de ce mouvement soutenu par l'Iran. La France et l’Italie ont refusé de se joindre à ces frappes.
Selon l'International Chamber of Shipping (ICS), 12% du commerce mondial transite par la mer Rouge.
En raison des attaques des Houthis, les assurances ont grimpé en flèche, incitant les grandes compagnies maritimes à réorienter leurs navires vers la pointe sud de l'Afrique, ce qui rend le transport plus long et plus onéreux.
En novembre, les Houthis s'étaient par ailleurs emparés du Galaxy Leader, un navire détenu par une société britannique, elle-même propriété d'un homme d'affaires israélien, et avaient pris en otage les 25 membres d'équipage. Ces derniers vont «bien», a assuré Mohammed al-Bukhaiti, précisant que son mouvement se préparait à différents scénarios, incluant même une opération terrestre américaine au Yémen, selon Izvestia.