Au total, quatre enfants, trois femmes et deux hommes ont trouvé la mort ce 18 janvier dans des frappes pakistanaises ayant visé une zone frontalière dans la province iranienne du Sistan-Baloutchistan, selon l'agence Irna, citant le vice-gouverneur de la province, Alireza Marhamati. Un bilan en hausse, par rapport aux sept morts initialement annoncés par le vice-gouverneur.
Toutes les victimes «sont des étrangers», a indiqué le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi à la télévision. Elles seraient de nationalité pakistanaise, a précisé l'agence Fars, sans citer de source.
«Ce matin, le Pakistan a mené une série de frappes de précisions, hautement coordonnées et spécifiquement ciblées, contre des caches terroristes dans la province du Sistan-Baloutchistan», a annoncé de son côté le ministère pakistanais des Affaires étrangères dans un communiqué. «Un certain nombre de terroristes ont été tués», a-t-il affirmé.
«Plusieurs explosions ont été entendues dans plusieurs secteurs autour de la localité de Saravan», a indiqué l'agence officielle iranienne Irna, citant un responsable du Sistan-Baloutchistan où l'armée est confrontée à une insurrection larvée depuis des décennies.
Islamabad rappelle son ambassadeur
Téhéran avait mené le 16 janvier au soir une frappe aérienne contre des «cibles terroristes» au Pakistan. Islamabad avait jugé le 17 janvier «totalement inacceptable» et injustifiée cette attaque qui, selon le ministère pakistanais des Affaires étrangères, avait «provoqué la mort de deux enfants innocents et blessé trois fillettes».
«La mesure de ce matin a été prise au vu de renseignements crédibles sur d'imminentes activités terroristes sur une large échelle», a précisé ce 18 janvier le ministère pakistanais des Affaires étrangères.
Selon des médias pakistanais, l'attaque iranienne s'était produite près de Panjgur, dans le sud-ouest de la province du Baloutchistan (ouest), où Pakistan et Iran partagent une frontière d'un millier de kilomètres. En réponse, le Pakistan a rappelé son ambassadeur en Iran et décidé d'empêcher le retour de l'ambassadeur iranien, qui est actuellement dans son pays.
Une région sous tension
L'agence de presse iranienne Mehr avait précisé que cette «riposte par missile et par drone» avait visé le quartier général au Pakistan du groupe djihadiste Jaish al-Adl (Armée de la justice en arabe), en réponse à une «agression contre la sécurité» de l'Iran. Jaish al-Adl, formé en 2012, a mené plusieurs attaques sur le sol iranien ces dernières années.
Le 16 janvier, l'Iran avait procédé à des tirs de missiles sur ce qu'il avait qualifié de quartiers généraux d'«espions» et de cibles «terroristes» en Syrie et au Kurdistan irakien autonome.
Ces frappes iraniennes surviennent au moment où le Proche-Orient est secoué par la guerre qui oppose le mouvement islamiste palestinien Hamas à Israël dans la bande de Gaza et par les attaques des Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, contre des navires de commerce en mer Rouge.
L'Iran et le Pakistan s'accusent fréquemment de permettre à des groupes rebelles d'opérer à partir du territoire de l'autre pour lancer des attaques, mais il est rare que les forces officielles de l'un ou l'autre de ces pays soient impliquées.