Vice-président sortant, Lai Ching-te, du Parti démocrate progressiste (DPP) a remporté ce 13 janvier l'élection présidentielle de Taïwan. Il est crédité de 40,2% des voix, selon les résultats portant sur 98% des bureaux de vote.
Lai Ching-te, 64 ans, a été qualifié par Pékin de «grave danger» car son parti clame que l'île est de facto indépendante. La Chine, qui considère Taïwan comme l'une de ses provinces, avait appelé les électeurs à faire «le bon choix».
Son principal opposant Hou Yu-ih, 66 ans, candidat du Kuomintang (KMT) qui prône un rapprochement avec Pékin, a obtenu 33,4% des votes, selon ce décompte de la Commission électorale centrale. En début de soirée, il a reconnu sa défaite face à ses partisans: «Je respecte la décision finale du peuple taïwanais» et «je félicite Lai Ching-te et Hsiao Bi-khim (sa colistière, ndlr) pour leur élection, en espérant qu'ils ne décevront pas les attentes du peuple taïwanais».
Le troisième candidat, Ko Wen-je, 64 ans, du petit Parti populaire taïwanais (TPP) et qui se présente comme anti-establishment, est troisième avec 26,4%. Il a lui aussi concédé la défaite.
Les Taïwanais votaient également pour renouveler les 113 sièges du Parlement, où le DPP pourrait perdre sa majorité.
Dans les quelque 18 000 bureaux de vote, chaque bulletin a été brandi en hauteur et lu à voix haute par les personnes chargées du dépouillement - un processus ouvert au public -, avant d'être comptabilisé.
Les bureaux ont fermé à 16H00 (08H00 GMT) dans ce territoire de 23 millions d'habitants situé à 180 kilomètres des côtes chinoises.
La Chine a, après les résultats, affirmé qu'une réunification avec Taïwan était «inévitable». Le vote «n'entravera pas la tendance inévitable d'une réunification avec la Chine», a déclaré Chen Binhua, un porte-parole du bureau chinois responsable des relations avec Taïwan, cité par l'agence Chine nouvelle.
Au cœur des tensions sino-américaines
Le statut de Taïwan est l'un des sujets les plus explosifs entre la Chine et les États-Unis, premier soutien militaire du territoire, et Washington a prévu d'envoyer une «délégation informelle» sur l'île après le vote.
Vendredi 12 janvier, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a rencontré à Washington Liu Jianchao, à la tête de la division internationale du Comité central du Parti communiste chinois.
Un conflit dans le détroit de Taïwan serait désastreux pour l'économie mondiale : l'île fournit 70% des semi-conducteurs de la planète et plus de 50% des conteneurs transportés dans le monde transitent par le détroit.