Quelques heures après les premiers raids sur les positions houthies, Téhéran s'en est pris ouvertement aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Le porte-parole du gouvernement iranien Nasser Kanani a fermement condamné dans la matinée de ce 12 janvier les attaques américano-britanniques menées contre le Yémen, les qualifiant «d'action arbitraire, de violation flagrante de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Yémen», rapporte le média public Irna. Téhéran a affirmé que ces frappes étaient «menées dans le cadre du maintien du plein soutien des États-Unis et du Royaume-Uni au cours des 100 derniers jours aux crimes de guerre du régime sioniste contre la nation palestinienne».
Le porte-parole du gouvernement iranien a ajouté que Washington et Londres essayaient de «détourner l’attention des peuples du monde des crimes de ce faux régime criminel et agresseur contre le peuple palestinien», tout en s'inquiétant des retombées «sur la paix et la sécurité régionales et internationales».
«La plus grande folie de leur histoire», prévient un dirigeant houthi
Dans un communiqué publié le 12 janvier sur son site Al-Manar, le Hezbollah «a fermement condamné l'agression flagrante américano-britannique contre le Yémen frère». Le texte rappelle que les Houthis se sont tenus «avec force, courage et responsabilité aux côtés du peuple palestinien».
Le parti d'Hassan Nasrallah s'en prend également à Washington qui «est le partenaire à part entière des tragédies et des massacres commis par l'ennemi sioniste à Gaza et dans la région», ajoutant que les États-Unis œuvrent pour «fournir la machine de meurtre et de destruction» à Israël. Le Hezbollah a affirmé que cette agression contre le Yémen ne ferait qu'augmenter «sa force, sa détermination et son courage pour l'affronter [l'Amérique], se défendre et continuer».
En effet, à l'aube de ce 12 janvier, «les forces du commandement central américain, en coordination avec le Royaume-Uni et avec le soutien de l'Australie, du Canada, des Pays-Bas et de Bahreïn, ont mené des frappes conjointes sur des cibles houthies afin de dégrader leur capacité à continuer», a affirmé le Centcom. Ont été visés les «systèmes radar, les systèmes de défense aérienne, ainsi que les sites de stockage et de lancement de systèmes aériens sans pilote d’attaque unidirectionnelle, de missiles de croisière et de missiles balistiques». Le commandement central américain a affirmé que ces frappes étaient une réponse aux attaques perpétrées par les Houthis contre les navires commerciaux en mer Rouge.
Mohammed al-Bukhaiti, membre du bureau politique des Houthis, a martelé sur X (ex-Twitter) : «Il ne fait aucun doute que l’Amérique et la Grande-Bretagne regrettent aujourd’hui leurs folies passées et se rendront bientôt compte que l’agression directe contre le Yémen a été la plus grande folie de leur histoire.»