Mardi 16 janvier
Frappes américaines contre des missiles des Houthis représentant une «menace imminente»
L'armée américaine a mené le 16 janvier des frappes au Yémen visant quatre missiles des rebelles houthis qui représentaient une «menace imminente» pour les navires marchands et militaires, a indiqué à l'AFP un responsable américain.
Nouvel incident en mer Rouge
Un vraquier grec a été touché par un missile au large du Yémen, a indiqué ce 16 janvier la société privée de risques maritimes Ambrey, au lendemain d'une attaque similaire contre un navire américain revendiquée par les rebelles yéménites Houthis.
Le navire battant pavillon maltais «a été touché par un missile alors qu'il traversait le sud de la mer Rouge en direction du nord», a affirmé la société Ambrey ce 16 janvier, précisant que le vraquier avait poursuivi sa route.
L'agence de sécurité maritime britannique, l'UKMTO, a signalé pour sa part un «incident» au nord-ouest de la ville yéménite de Saleef, sans fournir de détails.
Selon Ambrey, le vraquier détenu par une compagnie grecque se dirigeait vers le canal de Suez. Ce navire et d'autres appartenant à la même flotte ont fait escale en Israël depuis le 7 octobre, a-t-elle indiqué.
Dimanche 14 janvier
Un missile abattu par un avion de chasse américain
L'armée américaine a annoncé le 14 janvier avoir abattu un missile de croisière ciblant un destroyer américain, tiré depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis.
Le 14 janvier vers 16h45 locales (13h45 GMT), «un missile de croisière antinavire a été tiré depuis les zones [contrôlées par les] militants houthis soutenus par l'Iran en direction du USS Laboon», un destroyer américain opérant dans le sud de la mer Rouge, a communiqué le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).
«Le missile a été abattu dans les environs de la côte d'Hodeida [dans l'ouest du Yémen] par un avion de chasse américain», a ajouté le Centcom, indiquant qu'il n'y a eu ni blessé ni dégât.
L'attaque semble être la première à avoir ciblé un destroyer américain.
Les forces américano-britanniques frappent Hodeida
De nouvelles «frappes américano-britanniques» ont été menées ce 14 janvier contre la cité portuaire de Hodeida, dans la zone ouest du Yémen contrôlée par les Houthis, ont annoncé les médias de ce mouvement.
«Des frappes aériennes de l'agresseur américano-britannique ont touché Hodeida», a rapporté le site d'information houthi Ansar Allah. Les forces americano-britanniques ont mené les 12 et 13 janvier des frappes contre les Houthis, en riposte aux attaques de navires en mer Rouge perpétrées par ceux-ci, en «solidarité» avec les Palestiniens de Gaza.
Samedi 13 janvier
Nouvelle frappe américaine au Yémen
Washington a annoncé dans la nuit du 13 janvier avoir mené une nouvelle frappe contre les Houthis.
«Les forces américaines ont conduit une frappe contre un site radar au Yémen» vers 3h45 locales le 13 janvier (0h45 GMT), a rapporté le Commandement militaire central des États-Unis (Centcom) dans un communiqué.
La chaîne des rebelles houthis al-Masirah avait fait état plus tôt de frappes américaines sur au moins un site de la capitale Sanaa.
Conseil de sécurité de l'ONU : la Russie condamne les frappes au Yémen
«Les États-Unis et leurs alliés contribuent à l'expansion du conflit dans toute la région», a dénoncé le représentant permanent de la Russie à l’ONU, Vassili Nebenzia. «Leur attaque contre le Yémen a violé l'article 2 de la Charte des Nations unies», a-t-il ajouté, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'organisation mondiale le 12 janvier.
«L'escalade à Gaza dure depuis 100 jours et il n'y a aucun signe de ralentissement», a-t-il par ailleurs souligné, regrettant le recours aveugle à la force de l'État hébreu et appelant à un cessez-le-feu.
La Russie avait demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU à la suite des frappes des États-Unis et de leurs alliés contre des cibles au Yémen.
Vendredi 12 janvier
Les Houthis accusent l’Occident de «duplicité et de mensonges flagrants»
«Notre objectif est de mettre fin à la guerre à Gaza», a déclaré à Sputnik Ali al Qahum, membre du bureau politique du mouvement Ansar Allah.
Ali al Qahum a accusé l’Occident de «duplicité et de mensonges flagrants» en exigeant que les Houthis cessent les attaques contre les navires israéliens, alors qu’«il n’est pas question d’arrêter le génocide et de lever le blocus de la bande de Gaza.»
«De quel genre d’humanité et de droits de l’homme pouvons-nous parler si nous voyons tout ce qui se passe actuellement à Gaza ? Le Conseil de sécurité [de l'ONU] et tous ceux qui le soutiennent poursuivent une politique de deux poids, deux mesures, désinformant systématiquement la communauté mondiale [...] dans le but de mettre en œuvre des projets coloniaux et des conspirations diaboliques contre les peuples libres et les pays qui se sont opposés aux États-Unis, à Israël et aux pays occidentaux», a-t-il encore déclaré.
Il a ajouté que le Yémen poursuivrait ses actions contre les navires israéliens en mer Rouge et d'autres navires naviguant vers Israël, soulignant que son pays était attaché au droit international pour protéger le transport maritime international en mer Rouge et ne représentait aucune menace pour le trafic maritime.
Des élus américains critiquent Biden
Plusieurs membres du Congrès des États-Unis, notamment issus des rangs des démocrates, ont fustigé ce 12 janvier l’initiative de Joe Biden de frapper les Houthis au Yémen. Des frappes qui, dénoncent-ils, n’ont pas été avalisées par le Congrès.
Les forces des Houthis affirment ne pas avoir subi de dommages
«Je ne peux pas avoir d'informations sur les cibles américaines, mais aucun dommage n'a été causé à nos missiles et à nos armes. J'attribue cela au fait qu'ils se trouvent dans des endroits bien protégés et difficiles à détruire», a déclaré à RIA Novosti Mohammed Ali al-Buheiti, membre du bureau politique du mouvement Ansar Allah.
Londres revendique la «légalité» de ses frappes au Yémen
Le Royaume-Uni a défendu la «légalité» de ses frappes menées avec les États-Unis contre les rebelles au Yémen, répétant avoir agi dans une situation de «légitime défense».
«Il faut qu'il soit clair pour les Houthis que nous sommes sérieux quand nous disons que leurs actions visant des navires britanniques et autres sont complètement inacceptables» a défendu David Cameron sur X (ex-Twitter).
«Le Royaume-Uni est autorisé par le droit international à recourir à la force dans de telles circonstances, lorsque la légitime défense est le seul moyen possible de faire face à une attaque armée réelle ou imminente, et que la force utilisée est nécessaire et proportionnée», a-t-il ajouté
L'armée britannique a déployé trois navires dans la région : le destroyer HMS Diamond, qui a selon Londres participé à repousser une attaque de drones houthie en début de semaine, le HMS Richmond et le HMS Lancaster, équipé d'un hélicoptère d'attaque. Quatre avions de combat Typhoon basés à Chypre ont participé aux frappes britannico-américaines.
Les États-Unis disent ne pas «chercher de conflit avec l'Iran»
«Nous ne cherchons pas de conflit avec l'Iran. Nous ne cherchons pas une escalade et il n'y a pas de raison qu'il y ait une escalade au-delà de ce qui a eu lieu ces derniers jours», a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale sur la chaîne MSNBC.
Les intérêts américains et britanniques sont devenus des «cibles légitimes», selon les Houthis
«Tous les intérêts américano-britanniques sont devenus des cibles légitimes pour les forces armées yéménites après l'agression directe et déclarée contre la République du Yémen», a affirmé le Conseil politique suprême des Houthis dans un communiqué publié par leurs médias officiels.
Manifestations massives au Yémen
Dans plusieurs villes de la province de Saada, fief historique des Houthis, les rebelles yéménites ont organisé des manifestations massives pour dénoncer les bombardements américano-britanniques de ce 12 janvier. Le porte-parole du mouvement promet de viser «toutes les cibles hostiles sur terre et en mer pour défendre le Yémen».
Rome a refusé de participer à l'opération des États-Unis et du Royaume-Uni
L'Italie a refusé de participer aux frappes américano-britanniques contre les Houthis, a indiqué une source gouvernementale à l’agence Reuters.
Celle-ci a rapporté que Rome préférait poursuivre une politique «d'apaisement» en mer Rouge.
Aussi a-t-elle expliqué que le gouvernement aurait eu besoin du soutien parlementaire pour participer à une telle action militaire, une approbation rapide étant difficilement concevable.
Erdogan dénonce une réponse occidentale «disproportionnée»
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé une réponse «disproportionnée» après les bombardements américains et britanniques contre les rebelles houthis au Yémen.
«Toutes ces actions constituent un usage disproportionné de la force», a déclaré le chef de l'État turc qui s'exprimait devant les journalistes à l'issue de la grande prière du vendredi.
«L'Amérique et Israël utilisent cette même force disproportionnée contre les Palestiniens et les Britanniques marchent dans les pas des États-Unis. Ils cherchent à créer un bain de sang en mer Rouge», a-t-il ajouté.
Des frappes «illégitimes», selon le Kremlin
«Nous les condamnons», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov devant la presse, assurant que les frappes anglo-saxonnes contre les Houthis étaient «illégitimes» au regard du «droit international».
Les Houthis responsables de l'escalade, selon la France
Les rebelles houthis au Yémen portent selon Paris «la responsabilité extrêmement lourde de l'escalade régionale», a estimé Paris.
La France, qui a déployé une frégate dans la zone, «exige que les Houthis mettent fin immédiatement» à leurs attaques et rappelle que les États ont «le droit» d'y réagir, selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères.
Paris «continuera à assumer ses responsabilités et à contribuer à la sûreté maritime dans cette zone en lien avec ses partenaires», ajoute le Quai d'Orsay, rappelant que la frégate Languedoc avait détruit des drones dans la zone en décembre.
Le 11 janvier, le vice-amiral Emmanuel Slaars, commandant des opérations françaises dans l'océan Indien, avait précisé que le dispositif militaire de la France en mer Rouge restait «sous commandement français», sans «aucune subordination» au partenaire américain. Il avait en revanche évoqué «une répartition géographique intelligente des efforts».
L'Iran condamne l'intervention américano-britannique contre les Houthis
Alors que les Houthis ont été visés par une force multinationale menée par Londres et Washington, l'Iran a fermement condamné une «violation flagrante de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Yémen». Les Houthis ont averti que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient commis «la plus grande folie de leur histoire».
Les Houthis rapportent 73 raids
«L'ennemi américano-britannique [...] a mené 73 raids, ciblant la capitale Sanaa, et les gouvernorats de Hodeidah, Taïz, Hajjah et Saada. Ces raids ont entraîné la mort de cinq martyrs et blessé six autres membres de nos forces armées», a déclaré le porte-parole des Houthis Yahya Saree sur son compte X (ex-Twitter), affirmant que cette «agression» ne resterait pas sans réponse.
Washington, Londres et huit alliés disent vouloir «la désescalade»
Les États-Unis, le Royaume-Uni et huit de leurs alliés ont assuré dans une déclaration commune ce 12 janvier que leur but restait «la désescalade des tensions» et «la restauration de la stabilité en mer Rouge» après les frappes américano-britanniques contre les Houthis au Yémen.
«Les actions d'aujourd'hui démontrent un engagement commun pour la liberté de navigation, le commerce international et la défense de la vie des marins face à des attaques illégales et injustifiables», ont déclaré les gouvernements des dix pays (Australie, Bahreïn, Canada, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Royaume-Uni et États-Unis).
«Notre but reste la désescalade des tensions et la restauration de la stabilité en mer Rouge, mais que notre message soit bien clair : nous n'hésiterons pas à défendre des vies et à assurer la libre circulation du commerce dans l'une des voies navigables les plus importantes du monde face à des menaces persistantes», ajoute la déclaration.
Moscou dénonce des «objectifs destructeurs»
La porte-parole de la diplomatie russe a condamné les frappes menées pendant la nuit au Yémen par les États-Unis et le Royaume-Uni contre les rebelles houthis, dénonçant une mesure menant à «l'escalade» et ayant des «objectifs destructeurs».
«Les frappes des États-Unis au Yémen sont un nouvel exemple de la déformation par les Anglo-Saxons des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et d'un mépris total du droit international au nom d'une escalade dans la région pour atteindre leurs objectifs destructeurs», a écrit sur Telegram Maria Zakharova.
La Chine «préoccupée»
«La Chine est préoccupée par l'escalade des tensions en mer Rouge», a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.
«Nous exhortons les parties concernées à rester calmes et à faire preuve de retenue afin d'éviter une expansion du conflit», a-t-elle ajouté. Et de poursuivre : «La mer Rouge est un passage important pour la logistique internationale et le commerce de l'énergie.»
«Nous espérons que les parties concernées pourront toutes jouer un rôle constructif et responsable dans la protection de la sécurité et de la stabilité régionales de la mer Rouge, conformément aux intérêts partagés de la communauté internationale», a-t-elle poursuivi.
Pékin exhorte «toutes les parties à maintenir ensemble la sécurité des voies navigables internationales et à éviter de harceler les navires civils, ce qui est préjudiciable à l'économie et au commerce mondiaux».
Des militants se sont rassemblés devant la Maison Blanche pour demander l'arrêt des frappes au Yémen.
L'Arabie saoudite a déclaré suivre «avec beaucoup d'inquiétude les opérations militaires en mer Rouge et les frappes aériennes sur un certain nombre de sites» au Yémen. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a appelé «à la retenue et à éviter l'escalade».
L'Iran dénonce une «action arbitraire»
L'Iran a condamné les frappes aériennes menées dans la nuit par les États-Unis et le Royaume-Uni contre des cibles des rebelles houthis au Yémen, estimant qu'il s'agissait d'une «action arbitraire» et d'une «violation flagrante de la souveraineté» de ce pays.
Dans un communiqué, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a «condamné fermement les attaques militaires menées par les États-Unis et le Royaume-Uni contre plusieurs villes du Yémen».
8h17 CET
Des frappes américaines et britanniques visant des villes yéménites ont eu lieu dans la nuit du 12 janvier, impliquant des avions de combat et des missiles Tomahawk.
Quatre frappes aériennes ont été menées sur une base aérienne militaire près de l'aéroport international de Sanaa, la capitale du Yémen.
Cinq frappes aériennes ont ciblé les Houthis à l'est de Hodeidah. Des frappes ont également été menées contre des cibles dans la ville elle-même, située sur la côte de la mer Rouge, à l'ouest du pays, et à la périphérie du port.
L'aéroport de Hodeida a été touché par huit frappes aériennes. La ville de Taiz, dans le centre du Yémen, a été bombardée et deux autres frappes aériennes ont touché un camp militaire à l'est de la ville de Saada, au nord.
Joe Biden «n'hésitera pas» à «ordonner d'autres mesures» pour protéger l'Amérique et le commerce international, selon le communiqué de la Maison Blanche.
Biden revendique un «succès»
Le président américain a revendiqué un «succès». Il a précisé que cette opération «défensive», menée en réponse aux attaques des Houthis contre des navires marchands transitant en mer Rouge, avait obtenu le «soutien» de l'Australie, du Bahreïn, du Canada et des Pays-Bas.
Un haut responsable gouvernemental américain cité par l'AFP a assuré que les frappes américaines et britanniques contre les Houthis au Yémen avaient visé «spécifiquement» des «infrastructures de missiles, de radars et de drones».
Il a répété que selon les États-Unis, l'Iran était «l'un des principaux sinon le principal soutien» du groupe Ansar Allah, et que Téhéran lui avait fourni à la fois les armements et des renseignements utilisés pour les frappes.
Les États-Unis ont, selon ce haut responsable qui a requis l'anonymat, une «responsabilité historique particulière dans la défense» des grandes voies maritimes du commerce international. Il a indiqué que Joe Biden avait demandé le 1er janvier à son équipe de sécurité nationale de préparer des options militaires, ajoutant que le président avait décidé de mener les frappes après une attaque des Houthis le 9 janvier.
Les Houthis ont répliqué avec des missiles de croisière contre des cibles américaines et des milices alliées à l'Iran ont visé des bases de l'armée américaine en Irak.