Tôt ce 7 janvier, des témoins ont fait état de frappes aériennes israéliennes à Khan Younès, principale ville du sud de Gaza et nouvel épicentre des combats entre les troupes de Tsahal et les combattants du Hamas, l'agence officielle palestinienne Wafa dénombrant de nombreux morts et blessés.
Samedi 6 janvier, l'armée, qui a lancé son offensive terrestre le 27 octobre dans le territoire palestinien, a annoncé avoir «achevé le démantèlement de la structure militaire du Hamas dans le nord».
«Nous nous focalisons désormais sur le centre et le sud», a fait savoir le porte-parole de l'armée Daniel Hagari, précisant toutefois que des éléments du Hamas opéraient toujours dans le nord «sans structure et sans commandant».
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, un raid israélien a coûté la vie à six Palestiniens à Jénine, selon l'Autorité palestinienne. Un officier israélien a été tué par un engin explosif selon la police.
Manifestation anti-Netanyahou
Israël ne paraît pas reculer devant les pressions internationales et les appels au cessez-le-feu. «La guerre ne doit pas s'arrêter tant que nous n'aurons pas atteint (nos objectifs, ndlr)» qui sont «d'éliminer le Hamas, récupérer les otages et faire en sorte que Gaza ne soit plus une menace pour Israël», a déclaré le 6 janvier le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Le soir même, des manifestants israéliens rassemblés à Tel-Aviv ont appelé à des élections anticipées et à la démission du gouvernement. «Nous en avons assez !» a déclaré sur place à l'AFP Shachaf Netzer, manifestant israélien de 54 ans. «Il nous faut de nouvelles élections. Nous avons besoin d'un nouveau gouvernement. Besoin d'un nouveau dirigeant.»
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a entamé à Amman une nouvelle tournée dans des pays arabes et en Israël, appelant à éviter à tout prix un embrasement du conflit et à prévenir «un cycle sans fin de violences». Washington reste toutefois le premier soutien politique et militaire de l’État hébreu.
Escalade au Liban
Le Hezbollah libanais, un allié du Hamas, a tiré samedi des dizaines de roquettes sur une base militaire dans le nord d'Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à l'élimination attribuée à Israël du numéro 2 du Hamas Saleh al-Arouri, tué mardi par une frappe de drone dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah.
En Syrie et en Irak, les attaques contre des bases militaires des États-Unis se sont aussi multipliées depuis le 7 octobre, tandis que les rebelles houthis d’Ansar Allah au Yémen - soutenus par l'Iran comme le sont le Hamas et le Hezbollah - perturbent le trafic maritime mondial en mer Rouge en y attaquant des navires commerciaux en soutien aux Palestiniens de Gaza.
Israël a promis de détruire le Hamas après l’attaque sans précédent sur son territoire le 7 octobre, qui a coûté la vie à 1140 Israéliens, dont beaucoup de civils, selon les derniers chiffres fournis par les autorités israéliennes. Près de 250 personnes ont été enlevées dont une centaine libérées depuis lors d'une trêve fin novembre.
L'offensive israélienne a fait quant à elle 22 722 morts dans la bande de Gaza assiégée, dans l’écrasante majorité des civils, selon le ministère palestinien de la Santé. Les bombardements y ont détruit des quartiers entiers, déplacé 85% de la population et provoqué une crise humanitaire catastrophique d'après l'ONU.
Le Hamas a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire après 38 ans d’occupation. Israël a ensuite imposé à partir de 2007 un blocus aérien, maritime et terrestre au territoire, avant un siège total depuis le 9 octobre dernier.