Les Houthis yéménites ne reculent pas sur leur soutien à la cause palestinienne. Une nouvelle fois, la place Al-Sabeen de la capitale Sanaa était noire de monde le 5 janvier. Les manifestants ont entonné des slogans exprimant leur détermination dans leur engagement aux côtés de Gaza.
Sur la plateforme X, Yahya Saree, porte-parole d'Ansar Allah, le mouvement des Houthis, a partagé une vidéo montrant la place centrale de Sanaa remplie de manifestants. Des drapeaux palestiniens se mêlent aux drapeaux yéménites et aux étendards du Hezbollah. Le représentant yéménite dit voir dans «la scène des deux millions de personnes qui participent aujourd'hui à la marche "le sang du peuple libre... sur le chemin de la victoire"». Une marche organisée «en solidarité avec le peuple palestinien et en soutien aux moudjahidines inébranlables de la bande de Gaza».
Cette manifestation d'ampleur répondait à l'appel du chef de l'organisation Abdul-Malik al-Houthi. Dans une lettre le 4 janvier, il enjoignait au peuple yéménite de «faire entendre sa voix et sa parole au monde entier, sa fermeté dans la foi, sa position morale et humanitaire en soutenant le peuple palestinien opprimé» contre «les sionistes juifs» et «les crimes les plus odieux».
Une intervention française contre les Houthis ?
Le chef des Houthis a affirmé que «le front du Yémen en est devenu un efficace et influent contre les ennemis juifs sionistes : à commencer par les missiles balistiques et les drones». Il a également dénoncé le soutien inconditionnel américain à Israël et dit voir dans la marche «un hommage au sang des chers martyrs, qui sont l'avant-garde dans le domaine de la confrontation directe avec l'ennemi américain».
Dans un communiqué commun publié le 3 janvier, les États-Unis et leurs alliés que sont l'Australie, Bahreïn, la Belgique, l'Italie, le Canada, le Danemark, l'Allemagne, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Royaume-Uni ont ouvertement menacé Ansar Allah de représailles si les attaques contre les navires commerciaux en mer Rouge devaient se poursuivre.
Les Américains ont créé leur coalition le 18 décembre dernier, rassemblant plus de 20 pays, mais beaucoup d'entre eux n'y font pour l'heure que de la figuration, plusieurs n'envoyant que des officiers au lieu de navires de guerre.
Reste que Londres envisage avec les États-Unis de frapper le Yémen pour contraindre l'organisation nord-yéménite à cesser les attaques en mer Rouge. Selon une information du Canard enchaîné, datant du 2 janvier, le président français étudierait «l’hypothèse d’une intervention militaire au Yémen contre les rebelles houthis».