Abou Obeida, en treillis militaire, enturbanné d'un keffieh rouge et blanc avec le bandeau des brigades Al-Qassam sur le front, a tenu à faire le point de la situation à Gaza dans un discours publié sur la chaîne Al-Jazeera le 28 décembre.
Comme à l'accoutumée, le porte-parole du Hamas n'a pas manqué de revenir sur «l'héroïsme» et le «courage» des brigades du mouvement islamiste gazaoui depuis le 7 octobre. Mais il a surtout précisé les conditions du mouvement pour un cessez-le-feu.
L'objectif est «d’arrêter l’agression contre notre peuple, et aucune priorité ne vient avant cela», a-t-il souligné, avant d'ajouter qu'il n'y aurait pas d'échanges de prisonniers «avant d’arrêter complètement l’agression contre notre peuple».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a quant à lui estimé le 26 décembre que la paix ne serait obtenue que si Gaza était «démilitarisée» et «déradicalisée».
Le Hamas toujours opérationnel ?
À ce propos, une délégation du Hamas est attendue ce 29 décembre au Caire pour discuter d'un plan égyptien en trois étapes qui prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d'otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, un cessez-le-feu mettant fin aux hostilités.
Outre les questions relatives à la trêve ou au cessez-le-feu, Abou Obeida est revenu en détail sur la situation militaire sur le terrain à Gaza. Il a revendiqué la destruction de «825 véhicules israéliens depuis le début de l'agression contre la bande de Gaza», soit depuis le 27 octobre dernier.
Concernant les vidéos publiées par le mouvement islamiste gazaoui lors de leurs escarmouches dans la bande de Gaza, le porte-parole du Hamas a souligné qu'il ne s'agissait que de «la pointe de l'iceberg». L'opération «déluge d'Al-Aqsa» a «mis l'entité sioniste sur la voie de l'extinction», a-t-il martelé. Avant de préciser : «Nous sommes un peuple exigeant le droit et la liberté.»
Face à l'inaction de la communauté internationale et à l'absence de soutien direct des pays arabes, Abou Obeida a déclaré : «Le monde officiel est divisé entre un criminel injuste et un spectateur impuissant.»
Dans un article publié le 27 décembre, le New York Times estimait que le mouvement islamiste avait toujours une capacité militaire importante malgré le ciblage de son arsenal par les forces israéliennes, 12 000 roquettes ayant été tirées contre l'État hébreu depuis le 7 octobre.
La guerre a fait 21 320 morts à Gaza, dont une majorité de femmes et de mineurs, selon le ministère de la Santé de l'administration du Hamas. En Israël, l'attaque de commandos du Hamas a fait environ 1 140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.