Aujourd’hui, le Saint-Siège a affirmé dans un communiqué que ses magistrats avaient «notifié les charges aux accusés et à leurs avocats». Elles portent sur «la divulgation illégale d'informations et de documents confidentiels».
Parmi les inculpés, on remarque deux journalistes italiens Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi. La magistrature du Vatican affirme qu’ils étaient liés à un réseau de divulgation d'informations et de documents qui leur ont permis d’écrire deux ouvrages : Via Crucis etAvarizia. Sur Twitter, Gianluigi Nuzzi a même écrit : «Vous pouvez faire tous ce que vous voulez mais tant que le monde existe, on verra des journalistes qui publieront des informations désagréables».
Le Vatican a en outre inculpé trois autres personnes qui sont soupçonnées d’être liées à la divulgation des documents et informations publiés dans les deux ouvrages des journalistes. Il s’agit de l'ancien secrétaire général de la commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économiques et administratives du Vatican (Cosea), Lucio Angel Vallejo Balda, qui est incarcéré depuis le 1er novembre. Une consultante externe du Vatican, Francesca Chaouqui, a été libérée après avoir consenti à coopérer avec les enquêteurs, mais elle reste toutefois assignée à résidence. La cinquième personne inculpée est Nicola Maio, qui travaillait aussi dans la commission de l’organisation des structures économiques et administratives du Vatican.
Ces cinq personnes risquent jusqu'à huit ans d'emprisonnement, conformément à la loi décrétée après l’affaire VatiLeaks 1.
Les livres controversés
Les livres Avarice d'Emiliano Fittipaldi et Via crucis de Gianluigi Nuzzi ont révélé des informations secrètes concernant le Vatican. Par exemple, le fait que 400 millions d'euros de dons auraient été détournés de la caisse du «Denier de Saint-Pierre» pour les besoins de la Curie.
Autres exemple : quelque 200 000 euros auraient été détournés d'une fondation dépendant de l'hôpital catholique de l’Enfant Jésus ont été alloués à la rénovation de l'appartement de l’ancien numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone. Mais ce n’est pas tout.
«Tu dois écrire ce livre pour François, qui doit savoir. Il doit savoir que la Fondation de l’Enfant Jésus, créée pour recueillir les dons en faveur des jeunes malades, a payé une partie des travaux faits dans le nouvel appartement du cardinal Tarcisio Bertone !», lit-on dans la préface d'Avarice.