Son frère a été «abandonné» et «assassiné». «Tu avais pourtant fait tout ce qu'il fallait», a déclaré le 17 décembre Ido Shamriz en s'adressant à son frère Alon, 26 ans, lors de son enterrement à Shefayim, un kibboutz situé au nord de Tel-Aviv.
Enlevé le 7 octobre, il a été abattu avec deux autres otages, alors qu'ils criaient à l'aide en hébreu, brandissaient un drapeau blanc et étaient torses nus, par peur d'être pris pour des hommes du Hamas.
«Tu as survécu à 70 jours d'enfer», a déclaré Dikla, la mère d'Alon, lors de son éloge funèbre. «Un instant de plus et tu aurais été dans mes bras», a-t-elle déploré.
Depuis l'annonce de cette méprise le 15 décembre dans la ville de Gaza, la pression des proches d'otages appelant à la reprise des négociations avec le Hamas ne faiblit pas.
Manifestations à Tel-Aviv
Des centaines de personnes ont défilé le 16 décembre au soir à Tel-Aviv avant de camper devant le siège du ministère de la Défense pour réclamer un retour de leurs proches. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait dit ce soir-là avoir le «cœur brisé», mais vouloir «maintenir la pression militaire», tandis que le Hamas fait d'une trêve le préalable à tout accord.
L'armée a dit regretter un «événement tragique», survenu dans un secteur de la bande de Gaza où les soldats font face à une «grande pression, d'intenses combats et de nombreuses embuscades». Tsahal a néanmoins parlé d'une «violation des règles d'engagement» et annoncé une enquête en cours.
Quelque 250 personnes ont été prises en otage lors de l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait environ 1 140 morts, en majorité des civils, selon les autorités. À ce jour, 129 otages sont toujours retenus à Gaza.
En représailles, Israël a promis de «détruire» le Hamas au pouvoir à Gaza. Ses frappes ont fait 18 800 morts, en majorité des femmes, enfants et adolescents, d'après le Hamas.