Au cours d'un discours télévisé à Doha le 13 décembre, le chef du bureau politique du Hamas a tenu à préciser la position de son mouvement. Ismaël Haniyeh a notamment qualifié d'«illusion» tout plan d'après-guerre qui imaginerait Gaza sans le Hamas et ses alliés.
«Tout arrangement à Gaza ou concernant la cause palestinienne sans le Hamas ou les mouvements de résistance est une illusion», a-t-il martelé dans un discours attendu.
Sur la liste américaine des «Terroristes mondiaux expressément désignés» (SDGT) depuis 2018, l'homme politique du Hamas a également tenu à préciser que son mouvement était ouvert à «discuter de toutes les idées ou les initiatives qui pourraient conduire à mettre un terme à l'agression et à remettre de l'ordre dans la maison palestinienne».
Le chef du bureau politique du Hamas depuis 2017 a de surcroît salué la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU du 12 décembre qui exige un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» dans la bande de Gaza.
À cette occasion, 153 pays avaient voté en faveur de la cessation des hostilités dans l'enclave gazaouie. Par ailleurs, il a remercié «les positions du secrétaire général des Nations unies». Un vote qui survenait dans la foulée de l'incapacité du Conseil de sécurité, convoqué par Antonio Guterres, à se prononcer sur un cessez-le-feu.
Face à la crise humanitaire, le patron de l'ONU avait invoqué l'article 99 de la charte des Nations unies le 6 décembre dernier. Une première en plus d'un demi-siècle.
Tsahal subit «de lourdes pertes», affirme Haniyeh
Outre la position du secrétaire général de l'ONU, le chef du bureau politique du Hamas a été témoin «de positions occidentales remarquables concernant l’agression contre Gaza», faisant référence aux nombreuses manifestations dans les capitales européennes et dans les villes américaines.
Ismaël Haniyeh a également souligné que son parti déployait «des efforts intensifs avec tout le monde, y compris les institutions internationales, pour accélérer les secours à notre peuple». Lui-même s'est rendu en Iran, en Égypte et a même rencontré la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric le 20 novembre dernier à Doha.
Concernant les brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, Ismaël Haniyeh a loué «la fermeté légendaire» et «l'héroïsme» des combattants qui ont causé «de lourdes pertes» aux forces israéliennes.
Les propos du chef politique du Hamas font écho à ceux de Benjamin Netanyahou tenus le 11 décembre. Après la guerre, «la bande de Gaza sera sous contrôle militaire israélien», avait affirmé le Premier ministre israélien. «Une administration civile fonctionnera à Gaza et la bande sera réhabilitée sous la direction des pays du Golfe», avait-il ajouté, selon des propos rapportés par le média israélien I24.
Le chef du Likoud, dans la foulée de la sanglante attaque du Hamas contre l'État hébreu le 7 octobre, s'était engagé à «détruire» le Hamas. «La première étape à Gaza sera de démanteler le Hamas» a réitéré Benjamin Netanyahou.
Lors de cette attaque sans précédent, menée dans le sud d'Israël par des commandos du mouvement islamiste, environ 1 200 personnes avaient été tuées, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes. Quelque 240 personnes avaient également été enlevées et emmenées à Gaza par le Hamas et d'autres groupes alliés. Après plus de deux mois de guerre, 18 600 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, principalement des femmes et des mineurs, d'après le ministère de la Santé du Hamas.