L'armée israélienne accentue sa pression ce 12 décembre face à un Hamas à «son point de rupture» selon elle dans la bande de Gaza, où les affrontements poussent la population civile à l'exode dans des conditions humanitaires désespérées.
Dans la nuit du 11 au 12 décembre, le Hamas a fait état de violents affrontements dans le centre de la bande de Gaza, et l'agence palestinienne Wafa a rapporté 12 morts et des «dizaines» de blessés dans un raid aérien à Rafah.
De nombreuses frappes avaient visé lundi les villes de Khan Younès, nouvel épicentre des combats, et de Rafah, près de la frontière avec l'Egypte où se massent désormais des dizaines de milliers de personnes fuyant les violences.
«Le Hamas est à son point de rupture, l'armée israélienne reprend ses derniers bastions», a déclaré le 11 décembre au soir le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans une adresse télévisée.
«Le fait que des personnes se rendent (...) vient accélérer notre réussite et c'est ce que nous voulons: avancer rapidement», a déclaré à Khan Younès le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi, en précisant que l'armée «intensifiait» ses opérations au sud tout en consolidant sa présence au nord.
La moitié des habitations touchées par les frappes
Selon l'ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées par la guerre dans la bande de Gaza, où 1,9 million de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.
«De plus en plus de personnes n'ont pas mangé depuis un jour, deux jours, trois jours... Les gens manquent de tout», estime le directeur de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.
Aide sans cessez-le-feu ?
L'ONU et des organisations humanitaires ont exhorté Israël à laisser entrer davantage d'aide dans la bande de Gaza. Les autorités israéliennes ont dit vouloir contrôler les camions humanitaires qui entrent et sortent du territoire.
Lundi 11 décembre au soir, l'armée israélienne a annoncé la mise en place de deux points de contrôle supplémentaires pour l'inspection des camions avant leur entrée à Gaza par le terminal de Rafah, une mesure qui devrait «doubler» selon elle l'arrivée d'aide.
Cette mesure intervient avant une réunion spéciale, mardi, de l'Assemblée générale de l'ONU sur la situation humanitaire à Gaza après le véto américain, vendredi, à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un «cessez-le-feu humanitaire».
L'Assemblée, dont les résolutions ne sont pas contraignantes, pourrait à nouveau se prononcer sur une résolution appelant à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» et à la libération «immédiate et inconditionnelle» de tous les otages.
«Nous ne soutenons toujours pas un cessez-le-feu car cela laisserait au Hamas le contrôle de Gaza, mais nous soutenons absolument des pauses humanitaires supplémentaires», a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
La guerre entre Israël et le Hamas, entrée dans son 67e jour, a été déclenchée par une attaque sanglante et sans précédent perpétrée par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza.
Selon Israël, 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque au cours de laquelle environ 240 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont 137 sont toujours captives après une trêve ayant permis la libération d'une centaine d'otages.
D'après le ministère de la Santé de l'administration du Hamas, plus de 18 200 personnes sont mortes dans les bombardements israéliens à Gaza, en grande majorité des femmes et des mineurs. L'armée israélienne a fait état d'une centaine de morts dans ses rangs.