L'Unité opérationnelle nationale des Philippines occidentales a accusé, dans un communiqué le 9 décembre, «les navires des garde-côtes chinois d'avoir utilisé des canons à eau pour entraver des bateaux» du gouvernement philippin qui approvisionnaient des bateaux de pêche.
L'Unité a ajouté «condamner avec véhémence les actions illégales et agressives conduites par les garde-côtes chinois et les milices maritimes chinoises».
Cependant, selon CCTV, la télévision d'État chinoise, les garde-côtes du pays ont eu recours à des «mesures de contrôle conformes à la loi» contre les navires philippins qui s'étaient «introduits» dans les eaux autour du récif.
Différends maritimes
Dans une vidéo diffusée par les garde-côtes philippins, des navires des garde-côtes chinois apparaissent tirant avec des canons à eau sur les navires du Bureau philippin des pêches et des ressources aquatiques (BFAR).
Les équipements de communication et de navigation d'un bateau philippin ont subi des «dommages importants», selon le communiqué de l'Unité opérationnelle philippine.
Des membres d'équipage ont également subi un «inconfort temporaire sévère et une incapacité» après que les navires chinois ont utilisé ce qui semblait être un «dispositif acoustique à longue portée», selon le communiqué.
La mission des navires philippins consistant à apporter du carburant et de la nourriture à plus de 30 bateaux près du récif était «en cours», a précisé l'Unité opérationnelle, accusant les garde-côtes chinois d'avoir déployé des bateaux pneumatiques pour «chasser» les pêcheurs.
«Empêcher la distribution d'aide humanitaire est non seulement illégal mais aussi inhumain», a-t-elle dénoncé.
La surveillance aérienne du BFAR a également montré une barrière flottante réinstallée à l'entrée du récif et gardée par des bateaux chinois, ont indiqué les garde-côtes philippins.
Des pêcheurs philippins ont rapporté que les garde-côtes chinois avaient installé la barrière tôt samedi 9 décembre, a précisé l'Unité opérationnelle.
La Chine a pris le contrôle de Scarborough Shoal en 2012. Elle a déployé depuis des patrouilleurs qui, selon Manille, harcèlent les navires philippins et empêchent les pêcheurs philippins d'atteindre le lagon où le poisson est plus abondant. Le récif se trouve à 240 km à l'ouest de l'île principale des Philippines, Luçon, et à près de 900 km de la province du Hainan, terre chinoise la plus proche.
En vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, que la Chine a contribué à négocier, les pays ont juridiction sur les ressources naturelles situées dans un rayon d'environ 200 milles marins (370 kilomètres) de leurs côtes.
Manille et Pékin entretiennent une longue histoire de différends maritimes en mer de Chine méridionale par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de marchandises.
Les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam revendiquent également plusieurs récifs et îlots dans cette mer, dont certaines zones pourraient receler de riches réserves de pétrole.