«C’est mon collègue, le secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui s'est échappé. Je ne me suis pas enfui», a déclaré ce 1er décembre Sergueï Lavrov au cours d’une conférence de presse à Skopje, en marge de la réunion annuelle du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le ministre russe des Affaires étrangères était interrogé sur le boycott du sommet par plusieurs pays occidentaux.
«Si j’ai bien compris, Blinken est parti, Borrel aussi», a noté le ministre russe. «Pourquoi en est-il ainsi ? Sans doute parce qu’ils pensent qu’en agissant de la sorte, ils soulignent leur intention d’isoler la Russie» a-t-il poursuivi, avant d’asséner : «Pour ma part, j’estime qu’ils sont lâches, tout simplement.» «Ils ont peur de toute conversation honnête, basée sur des faits. Ils ont peur», a insisté le ministre.
Une poignée de ministres occidentaux absents
Les ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine, de l'Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie avaient annoncé boycotter le sommet de l’OSCE en raison de la présence russe. Du côté de Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait annoncé qu’il ne rencontrerait pas Lavrov en marge du Conseil ministériel. Quant à Antony Blinken, il s’est contenté de faire un passage éclair à Skopje, s’envolant pour Israël au moment où arrivait dans le pays son homologue russe.
Le 30 novembre, lors de son discours devant l’OSCE, Sergueï Lavrov a fustigé une organisation «dans un état déplorable» et «utilisée au bénéfice de l’OTAN», estimant que les pays de l’Alliance et de l’UE «avaient détruit de leurs propres mains la dimension politico-militaire» de l’OSCE. Cette organisation, qui compte aujourd'hui 57 Etats participants, fut créée au cours de la Guerre froide comme un forum de dialogue entre les deux blocs ennemis occidental et soviétique.