Une source proche du Hamas a indiqué à l'AFP ce 29 novembre que l'organisation palestinienne était «d'accord pour prolonger la trêve de quatre jours» , alors que l'accord d'échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens est censé prendre fin le 30 novembre au matin.
«Le Hamas est en mesure de libérer des prisonniers israéliens qu'il retient avec d'autres mouvements de la résistance et d'autres parties durant cette période, dans le cadre de l'accord actuel et aux mêmes conditions», a affirmé cette source, toujours à l'AFP.
Les chefs de la CIA et du Mossad à Doha
«Notre objectif principal à l'heure actuelle, et notre espoir, est de parvenir à une trêve durable qui mènera à de nouvelles négociations et, éventuellement, à la fin de la guerre», a déclaré Majed Al Ansari, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, lors d’une conférence de presse le 28 novembre.
Un peu plus tard dans la journée, plusieurs médias, notamment l'AFP et Al Jazeera, rapportaient que les chefs des services de renseignement américain et israélien se trouvaient dans la capitale qatarie afin de discuter avec le Premier ministre du Qatar de la «prochaine phase» d'un accord potentiel entre le Hamas et Israël à Gaza.
«Le directeur de la CIA William Burns et le directeur du Mossad David Barnea sont à Doha pour une série de réunions initiées par le Premier ministre du Qatar», Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, précisait une source informée à l’agence de presse française.
Une activité qui témoigne des succès diplomatiques marqués par l’émirat ces dernières semaines, parvenant notamment le 27 novembre à prolonger in extremis la fragile trêve entre le Hamas et Israël. Fruit d'une diplomatie active et de contacts réguliers avec les deux belligérants, le Qatar s'active en coulisse pour poursuivre cet accord.
Le petit émirat espère rendre cette trêve permanente pour mettre fin au conflit, rapporte le média Al Jazeera, citant le Premier ministre qatari.
Au cours de la conférence de presse le 28 novembre, le porte-parole de la diplomatie qatarie a précisé que «20 otages israéliens» seraient libérés, tout en indiquant que la libération de tous les détenus se ferait en trois étapes : les femmes et les enfants, les hommes civils et enfin les militaires, relate le site russe RIA Novosti.
Le 25 novembre, l'accord semblait sur le point de s'effondrer. En effet, le Hamas accusait Israël de survoler l'enclave gazaouie avec des drones. La même journée, le Qatar a dépêché en urgence une délégation à Tel-Aviv pour maintenir l'accord de cessez-le-feu, rapporte le média israélien Haaretz. Le ministre qatari des Affaires étrangères était sur le territoire israélien, et ce, alors que les deux pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques officielles.
Doha au centre des négociations
Au début du mois de novembre, les chefs du Mossad israélien David Barnea et de la CIA américaine Bill Burns étaient déjà venus à Doha pour rencontrer des responsables qataris afin d'évoquer la libération d'otages israéliens en échange d'une «trêve humanitaire».
Outre son rôle de médiateur dans le conflit en cours entre le Hamas et l'armée israélienne, le petit émirat gazier finance et héberge la branche politique du mouvement islamiste : Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du mouvement islamiste gazaoui et Khaled Mechaal, un ancien représentant du parti à l'étranger résident au Qatar. Le premier figure notamment depuis 2018 sur la liste américaine des «Terroristes mondiaux expressément désignés» (SDGT). Washington l’accuse spécifiquement d’entretenir «des liens étroits avec l'aile militaire du Hamas» et d’être «un partisan de la lutte armée, y compris contre les civils».
En représailles de l’attaque sanglante menée contre Israël le 7 octobre, tuant 1 200 personnes, en grande majorité des civils, selon les autorités israélienne, l’Etat hébreu a promis d'«anéantir» le Hamas. Depuis le début de la campagne de bombardements et de son offensive terrestre dans la bande de Gaza, 14 854 personnes, dont 6 150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas qui contrôle l’enclave palestinienne.