Dans un entretien téléphonique le 12 novembre au soir, Emmanuel Macron a tenu à clarifier la position française auprès de son homologue israélien Isaac Herzog. Il a notamment «exprimé une nouvelle fois sa solidarité avec Israël» tout en rappelant l'importance de la libération des otages pour Paris. Le président français a également insisté sur le fait que l'Etat israélien avait le droit de se défendre, en «prenant en compte la protection des populations civiles».
Le 10 novembre, dans un entretien à la BBC, le président français avait «exhorté» l'Etat hébreu à cesser les bombardements sur les zones civiles de l'enclave. «De facto, aujourd'hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués», avait-il dit.
Macron recadré par Netanyahou ?
Dès le lendemain, le chef d'Etat français s'était fait sermonner par le Premier ministre israélien. Lors d'un point presse, Benjamin Netanyahou avait ouvertement critiqué Emmanuel Macron, lui reprochant d’avoir «commis une grave erreur, sur le plan des faits et sur le plan moral». Le chef du Likoud a assuré que l'armée israélienne faisait «tout ce qui est en son pouvoir pour éviter de nuire aux civils», contrairement selon lui au Hamas qui les «empêche de se déplacer vers des zones sûres et les utilise comme boucliers humains».
«Le président Macron a clairement indiqué qu'il n'avait pas l'intention d'accuser Israël de porter atteinte intentionnellement aux civils innocents dans le cadre de la campagne contre l'organisation terroriste Hamas», a relevé la présidence israélienne. Selon celle-ci, le président français a précisé que ses commentaires à la BBC «concernaient la situation humanitaire, qui reste une question importante pour lui et pour de nombreux pays».
Toujours selon la présidence israélienne, Emmanuel Macron «a également souligné qu'il soutenait sans équivoque le droit et le devoir d'Israël à se défendre, et a exprimé son soutien à la guerre menée par Israël contre le Hamas».
Une coalition contre le Hamas mais 100 millions d'euros pour Gaza
Le 9 novembre, dans le cadre d'une conférence humanitaire pour Gaza, le président français a par ailleurs promis de «mobiliser 100 millions d'euros» pour les civils de l'enclave gazaouie.
Ce n'est pas la première fois que les déclarations d'Emmanuel Macron face au conflit au Proche-Orient étonnent : Emmanuel Macron avait également surpris, le 24 octobre dernier, par sa proposition d'inclure la lutte contre le Hamas dans le cadre des prérogatives de la coalition internationale contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Il avait émis cette hypothèse au cours d'un déplacement en Israël.
Plus récemment, le président français a alimenté le doute sur sa venue à la manifestation «contre l'antisémitisme» le 12 novembre à Paris ; le président français ne s'est finalement pas déplacé. Le même jour, dans un message publié sur X, Emmanuel Macron a affirmé qu'une «France où nos concitoyens juifs ont peur n’est pas la France».